Viking : Battle for Asgard (2008) – Le pas de côté de Creative Assembly

Développé par les papas de la stratégie-tactique historique, j’ai nommé Creative Assembly et leur série Total War vendue à plus de 40 millions d’exemplaires sur 22 ans, Viking : Battle for Asgard (2008) est un titre original dans leur catalogue en tant qu’hack’n’slash sanglant de masse, qui fait son travail de défouloir sans pour autant proposer une véritable direction scénaristique ou artistique. Intéressons-nous donc à ce pas de côté.

 

 

Creative Assembly

 

Si l’on connait essentiellement les Britanniques de Creative Assembly pour la série de stratégie-tactique Total War depuis Shogun : Total War (2000), en oubliant leurs précédents jeux de shoot et de sport, ils ne sont pas si bornés que cela, et réalisent régulièrement quelques titres sortant des sentiers battus. Un de ces titres les plus connus est le jeu d’horreur Alien : Isolation (2014), dans lequel notre personnage doit échapper à la vigilance du terrible Alien en vue FPS. En terme d’hack’n’slash aux combats de masse sanglants, on retrouve d’abord une tentative de lancer un Total War sur consoles. Les possibilités techniques étant limitées, le soft devient un jeu d’action avec Spartan : Total Warrior (2005), qui propose pour l’époque beaucoup de monde à l’écran, à l’image des Musou comme Dynasty Warriors 5, paru la même année. On y dirige un Spartiate avec des pouvoirs divins, cousin sûrement de Kratos, qui doit défaire moult ennemis avec différentes armes en utilisant de temps en temps quelques attaques spéciales, au milieu de vastes champs de bataille. Le soft est globalement moyen. Trois ans plus tard, Viking : Battle for Asgard (2008) change de génération de consoles pour proposer un soft plus beau, mais est-il pour autant plus abouti ?

 

Monde violent

 

Dans la lutte entre Freya et Hel pour la conquête de Midgard, vous dirigez le champion des forces du bien, grosse brutasse armée d’une hache et d’une épée, dans de grandes cartes, avec comme objectif de bouter avec vos collègues les méchants. Simple comme bonjour, le scénario ne s’aventure pas plus loin malgré des cinématiques sérieuses avec un look de comics. Chaque carte commence par un camp de base ensoleillé dans lequel les gentils s’entraînent et boivent des coups, et où on retrouve des vendeurs ou les premiers donneurs de quête. En-dehors, le monde est froid et pluvieux tant qu’il est sous contrôle des forces d’Hel. Vous êtes donc chargés d’aller aux différents points d’intérêt pour libérer des zones ou des Vikings et massacrer des forces démoniaques, ce qui se traduit par un changement sympathique de temps, marqué par des graphismes pastel relativement jolis pour l’époque. Une fois tous les points d’intérêt vidés, vous pouvez passer à l’autre moitié de la carte ou à une nouvelle carte avec une grande bataille qui opposera vos deux camps. Cela nécessitera d’avoir libéré suffisamment de Vikings, que vous trouverez dans de nombreuses cages parsemées un peu partout.

 

Brutasse sanguinaire

 

Si les quêtes tâchent de proposer un peu de variété, avec différents lieux comme des tours de guet ou des grottes, ou différents besoins d’objets comme des bombes à récupérer à un donneur de quête pour progresser, il s’agira somme toute de tuer et de libérer des Vikings. Votre guerrier peut ainsi utiliser une attaque légère, une attaque lourde chargeable, un blocage et une esquive, et pourra débloquer contre de la monnaie de nouvelles compétences de combat pour percer les adversaires ou leur mettre d’énormes coups, afin de venir à bout du bestiaire. Il se compose de guerriers méchants, de guerriers à bouclier plus ou moins résistant, de berserkers, de shamans invocateurs de guerriers ou de gros monstres pas beaux, à tabasser jusqu’à ce qu’un QTE pointe le bout de son nez pour achever. Le combat est brutal, sanguinaire, on fait voler les bras, les torses et les têtes notamment dans les exécutions, et le tout est relativement agréable malgré une grande répétitivité. On note aussi une partie discrétion qui n’a pas forcément l’air très à sa place, et qui consiste en des assassinats et à éviter d’attirer trop l’attention dans certaines missions, et une jauge de pouvoir qui monte beaucoup t op lentement, servant à activer une rune pour donner de la puissance de foudre, de feu ou de glace à vos collègues et à vous-même, avec quelques attaques spéciales en prime.

 

Baston de masse

 

Si la partie baston est correcte, je ne peux pas en dire autant des combats de masse. Certes, c’est le moment où vous avez le plus de mise en scène, avec deux armées qui se font face, une musique qui se fait un brin moins discrète bien qu’elle manque de thème vraiment marquant, et où on se lance à l’assaut dans différentes phases. Mais on apprend bien vite que le système de combat n’est pas vraiment fait pour cela : vous n’avez que votre jauge runique pour triompher de plusieurs ennemis en même temps, sinon vous serez juste tabassés jusqu’à la mort par la multitude qui vous entourera, vous imposant de laisser un peu l’IA gérer, et d’utiliser vos points de dragon pour détruire les points d’intérêt. Ca reste un bon moment, mais qui rappelle que le système de combat n’est pas entièrement conçu pour ces joutes-là.

 

Mon avis

 

Au-delà de tout cela…eh bien c’est tout. On enchaine les quêtes, on réunit les vikings, on attaque des forts, et on recommence encore et encore jusqu’à la fin du jeu au bout de trois cartes, dans un monde certes joli mais avec un système de combat répétitif et une musique trop discrète, mais également beaucoup d’allers-retours à pied malgré la présence de nombreux téléporteurs, votre personnage étant assez lent. Le jeu n’est sauvé que par son côté défouloir et son style graphique charmant et coloré, mais aussi pour ma part par la nostalgie d’y avoir joué à l’époque sur PS3. Je note donc ce jeu Baston sanglante sur Viking vénère.

 

Conclusion

 

Viking : Battle for Asgard est un jeu assez médiocre, qui aurait bénéficié de meilleures finitions, avec un système de combat plus riche et plus centré sur le combat de foule, plus de variété dans les allers-retours, un scénario plus étoffé et une direction artistique qui s’impose davantage, car il n’est finalement pas si loin de ces open-world d’action qu’on a aujourd’hui, quand on voit par exemple la série des Assassin’s Creed, mêlant action, infiltration, et attaques de masse dans Odyssey. C’est une opportunité manquée pour Creative Assembly, qui n’a depuis pas refait de jeu d’action, mais aussi un jeu qui reste agréable à écumer, à petite dose.

 

Liste des jeux Action :

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