Stray (2022) – Le meilleur jeu de chat de 2022 ?

La France faisait partie en 2016 du top 10 des pays mondiaux quant à sa population de chats, avec pas moins de 14 millions de félins comptabilisés en 2021. Autant dire que le chat fait partie de notre vie, et ce n’est pas un hasard que les Montpelliérains de BlueTwelve Studio en ait fait le héros principal de leur premier jeu, Stray, littéralement Errant. Récompensé à la cérémonie des Game Awards 2022 comme le meilleur jeu indépendant et le meilleur premier jeu d’un studio indépendant, le soft a également récolté le prix deS champions des chats 2022 accordé par la branche française de l’association Pour une Ethique dans le traitement des Animaux ou PETA, qui rappelle le nombre toujours trop important d’abandons d’animaux domestiques et des difficultés de ceux-ci pour survivre. Voyons voir ici où nous mène cette errance vidéoludique.

 

 

Mystère et boule de poil

 

Commençant à la surface dans des ruines humaines avec des compagnons félins, notre héros à quatre pattes finit par faire une mauvaise chute, et se retrouver dans un mystérieux sous-sol. Dans celui-ci, on y retrouve une ville et des taudis sombres et abandonnés, à la merci de petites bêtes féroces. Heureusement, au gré de nos pérégrinations, on réactive un drone bien pratique qui devient notre ami, et on rencontre des robots de différente taille, forme, habits et motivations, parlant une mystérieuse langue et vivant dans des appartements, rues et ruelles remplies de néons, avec une routine ressemblant fort à une routine d’êtres humains. Certains d’entre eux vont vite comprendre que sous vos airs miaulants se cache un allié précieux pour découvrir la surface. Le drone quant à lui s’occupera d’expliquer au chat, et donc au joueur, ce que disent les différents robots et récupérera au fur et à mesure des souvenirs permettant d’expliquer un peu le background de ce mystérieux monde. Et mystère il y a, du début à la fin, avec beaucoup de surprises sur les différents lieux visités, chacun apportant une nouvelle grille de lecture, jusqu’aux révélations finales et à la fin émouvante du jeu.

 

Ambiance cyber-chat

 

La première chose qui frappera le joueur du début à la fin de cette trop courte aventure, qui se finit entre quatre et six heures, c’est l’ambiance générale. On écume un monde dont on ne maitrise rien, en plus de diriger un petit animal capable de grimper un peu partout et de découvrir divers passages dérobés. C’est donc par ses petits yeux qu’on se découvre émerveillé face aux boutiques et néons des quartiers habités par ces mystérieux robots, qu’on arpente avec une once de stress les zones infestées de Zurks, et qu’on vient peu à peu à bout des mystères de ce monde, sans en être le principal protagoniste, dans un semblant de quête initiatique, des ténèbres à la lumière. Les graphismes colorés, le design des robots, avec des têtes affichant parfois divers émojis en fonction de leur humeur, leur gargouillis incompréhensible en guise de langue, l’esprit parfois zen de certaines habitations avec encens et plantes, et parfois cyberpunk avec tous ces néons et cet esprit japanisant, le son général d’activité et de l’eau qui coule, et surtout la musique d’ambiance sombre et planante font qu’on se laisse perdre dans ce monde. Et puis, évidemment, vous pourrez toujours vous blottir dans des coins, miauler, ou faire vos griffes, des actions souvent parfaitement inutiles et pourtant parfaitement mignonnes pour les amis des chats.

 

Chat alors

 

Bien évidemment, outre ses actions inutiles, le chat a aussi son mot à dire dans l’avancée de l’aventure. Vous pourrez donc sauter un peu partout pour arpenter le monde et l’explorer, découvrir des passages cachés, exhumer des secrets, réaliser quelques puzzles environnementaux nécessitant globalement d’utiliser vos griffes ou votre curiosité pour faire tomber divers objets ou faire rouler des tonneaux, mais aussi courir pour échapper à vos ennemis dans des phases rares mais stressantes, ou pratiquer la discrétion. On passe agréablement des phases d’exploration et de plateforme aux phases plus tendues, et le faible nombre d’heures passées sur l’aventure font qu’on n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer, même si le gameplay est finalement assez limité. On note aussi l’usage de notre ami drone, qui pourra nous assister à plusieurs moments-clés de l’aventure. Stray se fait ainsi en ligne droite, mais propose quelques activités annexes de collecte pour agrémenter quelque peu l’aventure.

 

Mon avis

 

Stray est captivant. L’ambiance générale du titre, portée par son esthétique et sa musique planante et étonnamment sombre, font qu’on se laisse happer dans un monde mystérieux dont on ne maitrise aucune règle, étant simplement un félin à quatre pattes, sentiment que je n’avais globalement pas eu depuis Half-Life 2. Notre sens de l’exploration et de la plateforme couplé à quelques puzzles nous permettront d’aller au bout d’une aventure bien trop courte, avec un gameplay un brin simpliste, mais qui se renouvelle à chaque zone découverte. Je note donc ce jeu Robots à néons sur chat trop mignon.

 

Conclusion

 

Stray est un beau jeu d’aventure et une excellente première production pour un studio indépendant, qui plus est français, avec un héros félin original, qui crée des émules. On retrouve ainsi des tas de vidéos de réactions de chat réels face à ce chat virtuel, mais aussi des facilités de la part de l’éditeur et de certains streamers et joueurs pour donner à des fonds de charité de protection de nos amis à quatre pattes. Pour compléter ce beau tableau, le soft s’est vendu en un mois à plus de deux millions d’exemplaires. On a donc hâte de voir la prochaine production du studio français.

 

Plateforme :

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