Serious Sam : The First Encounter (2001) – AAAAAAAAAAAH

Si vous aimez les FPS bien bourrins, vous avez sûrement entendu parler de la série déjantée Serious Sam, initiée en 2001 et à la main des Croates de Croteam. Aux commandes d’un héros à la voix grave capable de porter un arsenal de guerre à lui tout seul et qui rappelle les FPS des années 90, notamment Duke Nukem, Serious Sam : The First Encouter dévoile les contours d’un FPS en arène à vagues d’ennemis, qui défoule aussi vite qu’il peut lasser par sa difficulté.

 

 

FPS classique

 

A la base, Croteam réalise des jeux de foot, avant de se lancer dans le FPS. En 2001, le FPS est à son sommet, et commence doucement à se renouveler avec l’irruption sur consoles à la Halo : Combat Evolved, une place pour la narration environnementale à la Half-Life (1998) et le début du FPS grand spectacle avec Medal of Honor (1999). Serious Sam : The First Encounter est lui bien ancré dans le classique, avec un FPS à arènes s’inspirant autant d’Unreal Tournament (1999) pour ses arènes, Duke Nukem 3D (1996) pour son héros et Quake (1996) pour le design horrifique. Croteam rajoute à tout cela son Serious Engine pour pouvoir afficher des dizaines et des dizaines d’adversaires en même temps dans de grands espaces.

 

Du haut de ces pyramides…

 

Après un mur de texte qui nous explique que Serious Sam est un soldat d’un futur apocalpytique dans lequel l’humanité est assaillie par des forces insurmontables, et qu’il voyage dans le temps jusqu’en Egypte antique pour s’occuper du mal à la racine, vous voilà prêt à défourailler avec un pistolet. Rapidement, vous récupérez un pistolet pour passer en akimbo, un fusil à pompe, une mitraillette, un double fusil à pompe, un lance-roquettes, en bref tout l’attirail d’un FPS classique, avec quelques surprises, comme un canon qui permet de projeter des boulets qui viendront abattre des rangées d’ennemis.

 

Si l’attirail est globalement classique, vos ennemis, eux, ne le sont pas. D’une imagination débridée et presque tirant vers l’horreur, les développeurs ont sorti de leur besace des humains sans têtes, des chevaux squelettes, des sphinx à mitrailleuses, des gros visages, des méchas et j’en passe. Chacun de ces ennemis se distingue par un son bien à lui, du clop clop du squelette au fameux cri du kamikaze, marque de fabrique de la série, mais aussi par diverses façons d’en venir à bout. Face aux légions de kamikazes ou aux harpies, la mitraillette sera votre meilleur atout, là où vos munitions explosives serviront davantage à mettre à bas rapidement les méchas, tout en utilisant le canon laser pour les ennemis qui sont loin. Il faudra faire des choix rapides, car le jeu a un rythme effréné.

 

AAAAAAAAAAAAAH

 

Face à vous, des ennemis plutôt horrifiques vous attendront dans les différents couloirs des premiers niveaux, qui finissent par devenir à compter de l’oasis de vastes ou moins vastes arènes, dans lesquelles seront téléportées des dizaines jusqu’à des centaines d’ennemis. La cacophonie de tous les différents types d’ennemis et tous les projectiles qui vous seront envoyés vous pousseront à reculer, strafer, tourner autour de la horde, éliminer les menaces prioritaires, comme les kamikazes, et changer d’arme à la volée pour vous adapter à chacun des ennemis, mais aussi à vos munitions qui vont baisser à vue d’œil. Cette gymnastique est particulièrement difficile, et nécessitera une bonne connaissance des armes et des ennemis, et une excellente réactivité pour esquiver et frapper quand il le faut.

 

C’est à la fois la force du jeu, qui nous permet d’avoir un vrai sentiment de puissance à massacrer à tour de bras des hordes d’adversaires avec moult armes différentes, et sa faiblesse, car on sera vite lassé de toute cette gymnastique, et surtout de la difficulté croissante du titre. Mention spéciale aux lanceurs de boules de feu vertes à tête chercheuse, aux squelettes toujours beaucoup trop nombreux et surtout aux sphinx à mitrailleuses pratiquant le hitscan. Là où la plupart des adversaires vous balancent des projectiles modélisés dans le jeu qu’on peut esquiver, il suffit que ces sphinx vous voient et tirent pour que le coup reçu soit instantané, sans possibilité d’esquive. Cela rompt le bal consistant à esquiver soigneusement les ennemis, faisant de ces sphinx votre priorité en plus des kamikaze.

 

Direction l’Egypte

 

Les décors et les ennemis sont de bonne facture pour un jeu de 2001, et le design fantasque de ces derniers dans un titre avec des traits d’humour marqués par les remarques impertinentes de notre héros que ne renierait pas un Duke, au milieu de couleurs globalement assez vives, rend le tout plus cartoon qu’horrifique, surtout avec la déferlante d’armes et d’adversaires faisant qu’on a peu le temps d’avoir peur. Malgré tout, le design des adversaires et son méli-mélo d’influence peut donner l’impression d’un manque d’uniformité dans le style global des adversaires. Mettre des sphynx à côté de méchas et de mages rend le tout bigarré, ce qui peut faire bizarre, mais aussi surprendre régulièrement le joueur, ce qui peut être un mal comme un bien. Au niveau sonore, on note une localisation sonore arbitraire, on a du mal à savoir d’où proviennent les cris de kamikaze au milieu de toute la cacophonie ambiante. La musique de Damjan Mravunac est par contre savoureuse, mêlant musiques d’ambiance et rock en fonction des situations. Mon coup de cœur est assurément Dunes du niveau du même nom, qui part d’une sonorité majestueuse à un rock mêlant des sonorités qu’on imagine égyptiennes.

 

Mon avis

 

Serious Sam : The First Encounter est déjà à l’époque une ode au vieux FPS. Un titre déjà daté qui se rappelle d’un temps où un FPS est basé sur le fait de tirer sur des monstres, et qui profite d’un moteur de jeu permettant de multiplier à l’envie le nombre de monstres qui font face au joueur. C’est un bon défouloir, au rythme effréné, jouable en coopération, et avec un certain challenge en considérant l’excellente variété d’ennemis au design original, et celles d’armes, qui restent malgré tout un peu classiques à l’exception de bonnes idées, au milieu d’une cacophonie de sons mais avec une musique qui marque. Mais le titre a aussi le défaut d’être répétitif avec ses vagues infinies de monstres, en plus d’être plutôt difficile. Je note donc ce jeu Vieux & Rétro sur AAAAAAAAH.

 

Conclusion

 

Plutôt bien accueilli par la critique, Croteam est prompt à faire paraitre la suite en 2002 avec Serious Sam : The Second Encounter, profitant de décors et d’ennemis plus variés. Mais la série ne décollera pas malgré les itérations successives, du très cartoon Serious Sam 2 (2005) au très moderne Serious Sam 3 : BFE (2011), jusqu’au dernier Serious Sam 4 (2020), aucun des softs ne voulant véritablement faire évoluer la formule du shoot en arènes, tout en étant systématiquement en-dessous des standards techniques des softs parus en même temps. Reste que cette vision peut aussi être appréciée par les fans de la première heure, sûrs de passer un bon moment sur toutes ces itérations. Au-delà de Serious Sam, le catalogue de Croteam reste discret, si ce n’est pour les remakes et les versions VR, mais on note tout de même le jeu de puzzle acclamé par la critique The Talos Principle (2014). Quoi qu’il en soit, si vous cherchez un FPS-défouloir, la série pas si sérieuse que cela Serious Sam sera prête à vous accueillir.

 

Liste des FPS :

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