Halo en folie – Master Chief Collection (2019) : Halo CE, Halo 2, Halo 3, Reach, ODST, Halo 4 (2001-2012)

Après ma rétrospective sur le tout premier Halo, que je vous invite à aller voir pour comprendre l’origine de la série en l’étudiant sous toutes les coutures, il était temps de se donner un plus grand challenge : tester la Master Chief Collection. Cette collection, parue initialement sur Xbox One en 2014, nous est finalement parvenue sur PC en 2019, et comporte tous les FPS de la série parus entre 2001 et 2012, en incluant tous les épisodes développés par Bungie mais aussi le premier opus de la série développé par 343 Industries, Halo 4. Si vous n’avez jamais joué à Halo, que vous souhaitez comprendre pourquoi cette série a marqué les esprits, et que vous voulez savoir si la Master Chief Collection est un bon investissement, vous êtes au bon endroit.

 

 

C’est quoi la Master Chief Collection ?

 

D’abord, il faut savoir de quoi on parle. La Master Chief Collection est un pack qui comprend six jeux Halo. On y retrouve les cinq FPS développés initialement par Bungie, avec la trilogie originelle Halo : Combat Evolved (2001) dans sa version Anniversary de 2011, Halo 2 (2004) dans sa version Anniversary de 2014, et Halo 3 (2007) sans version anniversaire, mais aussi les spin-off avec Halo 3 : ODST (2009) et Halo : Reach (2010). Pour compléter le pack, on retrouve également le premier opus de la trilogie de 343 Industries avec Halo 4 (2012). Tous les softs présents fonctionnent sur PC grâce au travail conjugué de 343 Industries et des deux spécialistes du portage Saber Interactive et Certain Affinity, avec à peu près tout le contenu additionnel des softs et même quelques options pour augmenter la difficulté avec des challenges spécifiques à remplir.

 

Pour le reste de la série Halo, vous ne trouverez pas la suite d’Halo 4, avec un Halo 5 : Guardians (2015) encore exclusif aux consoles, et un tout dernier opus, Halo : Infinite, paru fin 2021. Notez également que vous ne retrouverez pas les jeux dérivés de la série, comme les jeux de stratégie en temps réel Halo Wars 1 (2009) et 2 (2017) d’Ensemble Studios et de Creative Assembly, ainsi que les top-down shooter Spartan Assault (2013) et Spartan Strike (2015) de Vanguard Games.

 

Histoire de studios

 

Comme je le rappelle dans mon test sur Halo : Combat Evolved, les Américains de Bungie se sont faits connaitre avec des FPS sur MAC, de Pathways Into Darkness (1993) à Marathon (1994-1996), avant de s’essayer à la tactique avec Myth (1997-1998) pour enfin tâcher de révolutionner le FPS sur consoles avec l’aide de Microsoft, à une époque où le FPS a déjà connu son âge d’or, de Doom (1993) à Half-Life (1999). Le succès est incroyable, chaque jeu Halo étant vendu à plusieurs millions d’exemplaires, avec un univers peuplé de produits dérivés, des romans aux machinima. La trilogie originale terminée, avant que le spin-off et le préquel soient achevés, la lune de miel entre Bungie et Microsoft s’achève en 2007. Sans avoir les tenants et aboutissants de cette rupture, on note la volonté de Bungie d’arrêter de continuer leur franchise à succès pour se concentrer sur ce qui deviendra Destiny, avec un deal pris avec Activision-Blizzard après Reach.

 

Du côté de Microsoft, la franchise reste sous leur contrôle, et le studio 343 Industries est créé en 2007 pour s’en occuper. Ils sortent des mini-films avec Halo : Legends, la version Anniversary du premier opus, parue en 2011, et c’est à eux qu’on doit la Master Chief Collection, parue initialement sur Xbox One en 2014. Depuis Halo 4 (2012), ils s’occupent également de l’ensemble des jeux Halo. Parmi leurs projets, on retrouve l’adaptation pour PC de la Master Chief Collection en 2019.

 

I. La trilogie originelle

 

La trilogie originelle, composée d’Halo : Combat Evolved, d’Halo 2 et d’Halo 3, est celle qui permettra de vous lancer dans l’aventure Halo de la meilleure des façons, pour tester le gameplay particulier du soft et s’immerger dans l’histoire comme au début des années 2000. Les deux premiers sont d’ailleurs entièrement refaits avec le moteur de Saber Interactive, qui superposent leur Saber3d Hybrid Engine avec le moteur originel Blam !, d’où le fait que vous pouvez switcher quand vous voulez entre les deux moteurs. Cette trilogie a eu un succès croissant, a révolutionné le FPS sur consoles, n’a jamais été dépassé par ses concurrents dits Halo-killer comme Killzone et Resistance, et a assuré à Bungie et Microsoft des recettes importantes avec plusieurs millions d’exemplaires vendus à chaque sortie et des critiques très positives de la presse. Allons maintenant dans le détail.

 

Halo : Combat Evolved

 

Le premier opus, Combat Evolved (2001), appelé ainsi pour montrer qu’on essaye de révolutionner le FPS, est un hit. L’histoire mystérieuse à base d’halo, de civilisations extraterrestres, d’ancienne civilisation ou d’un mal ranimé emmène le Master Chief, dirigé par le joueur, dans une aventure qui l’emmène dans différents terrains et structures, accompagné de son IA Cortana et d’une poignée de soldats qui ne font généralement pas long feu. La musique iconique de Martin O’Donnell et Michael Salvatori accompagnent cette trame, tandis que le joueur découvre l’action : deux armes à choisir parmi une multitude d’armes à feu, à énergie ou à plasma, de bonnes sensations même à la manette, des ennemis aux attitudes différentes allant des Grunts qui hurlent aux Elites, en passant par les drones Forerunner et les immondes créatures du Flood, un déplacement lent aux sauts lunaires, la triade grenade, coup de crosse et tir dans le tas, le système cumulé de bouclier qui se régénère et de santé, et la présence de différents véhicules.

 

Comme je le dis dans ma rétrospective, c’est du bon, à l’exception d’un level-design répétitif dû à l’urgence de finir le jeu. La version Anniversary permet de réinventer les décors et les graphismes, voire les sons et la musique, pour profiter au mieux de l’opus originel, avec la possibilité de passer d’un moteur à l’autre en un clic.

 

Halo 2

 

Paru en 2004, et malgré une publicité à l’E3 un brin mensongère avec un niveau entier présenté qu’on ne retrouve absolument pas dans le jeu, le deuxième opus de la série améliore de nombreux points : plus d’ennemis avec notamment l’ajout des Brutes, plus d’armes dont l’amélioration de l’arsenal humain avec différents mitraillettes ayant un poil plus d’impact, et le retour de l’akimbo permettant de porter deux armes à une main à la fois, volée au lointain Marathon, plus de véhicules, la fin de la santé remplacée uniquement par le bouclier rechargeable, et une musique plus variée qui alterne entre différents styles, mais qui fait parfois un étrange patchwork. L’histoire prend son envol en nous faisant jouer les deux côtés du conflit avec une série de cinématiques qui nous immergent dans l’ambiance et nous en apprennent plus sur le monde, aux commandes du Master Chief et de l’Arbiter.

 

La variété est de mise, et on ne retrouve pas l’extrême répétitivité de Combat Evolved malgré sa structure sur gros rails, mais le jeu est difficile, surtout en légendaire avec des situations impossibles et des snipers qui vous aligneront assez facilement au milieu des vagues d’ennemis. Le gameplay plus dynamique et la variété des situations nous permettront en tous les cas d’aller dans des temples sous-marins, chez les Covenants, sur la Terre et j’en passe, avant de finir sur une fin très décevante pour les joueurs de 2004, en forme de cliffhanger nous emmenant au troisième opus. La version anniversaire fait des miracles, avec non seulement des graphismes améliorés et des musiques réorchestrées, mais aussi des cinématiques entièrement refaites, mettant en valeur les soubresauts du scénario, principal moteur de votre avancée dans le jeu.

 

Halo 3

 

Le troisième opus conclut la trilogie pour le Master Chief. Cette fois, on met le paquet : les graphismes prennent un sacré coup de polish avec de la végétation luxuriante, et les séquences épiques se multiplient avec plus de soldats vous accompagnant dans vos pérégrinations guerrières, à pied ou en véhicule. La bande-son fait également moins de folie que dans le deuxième opus, mais est du même coup un peu plus oubliable. Les niveaux sont moins sur rail, avec des environnements plus ouverts permettant l’utilisation de divers véhicules. Le rythme est également bien meilleur, changeant du level-design répétitif du premier ou des vagues d’ennemis du second, avec toujours une bonne variété de lieux à visiter, de routes en Afrique aux entrailles horrifiques du Flood en passant par divers temples mystiques et structures covenants, toujours en course pour finir le scénario avec ses multiples rebondissements. On note l’apparition des armes de soutien comme d’énormes mitrailleuses qu’on manie en vue troisième personne et les premiers outils de soutien, comme par exemple le déploiement de petits boucliers, que manient à l’envie les Brutes qui vous feront face.

Contrairement à ses deux ainés, Halo 3 ne propose pas de version anniversaire, ce qui fait qu’on est en-deçà des graphismes des deux précédents opus, mais on reste sur quelque chose de propre pour un jeu sorti en 2007. C’est le dernier opus dans lequel figure le Flood, et la dernière aventure de Master Chief pour Bungie, le personnage se retrouvant à l’honneur de la nouvelle trilogie de 343 Industries.

 

II. Les spin-off de Bungie

 

La trilogie originale vous embarque pour près de 25 heures de jeu, avec un gameplay et un level-design qui s’améliorent drastiquement au fil des épisodes, tout en gardant les fondamentaux, avec des versions Anniversary qui rendent toutes ces heures agréables, quoiqu’un brin répétitives par moment. En 2007, Bungie annonce son départ de la franchise, mais en attendant que 343 Industries prenne la relève, ils ont deux jeux à faire. Ils vont ainsi s’essayer à des opus à la tonalité légèrement différente que la trilogie originelle. Moins révolutionnaires, ces softs donnent l’opportunité d’étendre l’univers d’Halo.

 

Halo 3 : ODST

 

Les humains sont à l’honneur dans Halo 3 : ODST, ODST étant le sigle des Orbital Drop Shock Troopers, les soldats d’élite de l’United Nations Space Command, la faction humaine de l’univers. Située entre le 2 et le 3, l’intrigue repose sur une escouade d’ODST dispersée dans la nature, et qui doivent se retrouver, porté par un trailer en live-action qui fascine alors les joueurs, alors même que 343 Industries travaille sur une série de films d’animation. Le jeu en lui-même, qui se boucle rapidement, sort de l’ambiance épique et dramatique de la trilogie originelle avec une ambiance jazzie mélancolique pendant qu’on dirige le rookie de l’escouade dans une ville dévastée en pleine nuit, à la recherche d’indices sur ce que votre équipe a pu subir, au milieu de patrouilles covenants, dans un monde où vous êtes bien seul.

 

Les flashbacks vous emmènent dans des phases d’action pour vivre la vie de ces fameux ODST, et c’est là que le bât blesse : il n’y pas d’énorme différence entre le gameplay humain et le gameplay Spartan. Le joueur enchaine les brutes à main nues ou avec ses armes, en sautant peut-être un peu moins loin. Alors que l’ambiance particulière entre les recherches de nuit et les flashback permet d’élaborer une tension dramatique, prête à se nourrir des pertes de l’escouade, le joueur est finalement déçu de voir que cette tension dramatique est à peine développée, dans une histoire sans sacrifices qui est finalement plus une aventure épique qu’un récit dramatique, empêchant de ressentir ce que pourrait être la morosité de la vie d’un humain face à des légions covenants. On retrouve le système santé et bouclier, mais aussi un mode de vision de nuit plutôt immersif. Au-delà de ça, malgré son ambiance jazzie unique, le soft se finit vite.

 

Halo : Reach

 

Halo : Reach est le dernier soft de Bungie, et se donne un objectif important : être le préquel d’Halo : Combat Evolved. On se retrouve ainsi dans les bottes d’un autre Spartan que notre Master Chief, Noble-Six, dans une escouade de Spartans au caractère différent, pendant qu’on assite à la perte de contrôle de la planète Reach, au milieu de moult sacrifices. Le gameplay n’évolue pas vraiment, même si on note quelques lieux sympathiques, d’un entrepôt aux hauteurs d’une ville en passant par une petite virée originale dans l’espace, même si le gameplay est à ce moment-là plutôt limité. Le jeu rajoute des mods d’armure aux compétences uniques, et c’est notamment un des modes qui signe l’arrivée du sprint en jeu.

 

Le principal point négatif du jeu, outre le fait qu’il se finisse également plutôt rapidement, est pour le coup le surplus de tension dramatique. Les sacrifices sont constamment présents, mais pourtant les relations entre les Spartans, ainsi que les relations entre les Spartans et les autres personnages, sont très peu développées. Cela rend les pertes moins impactantes que ce que le jeu veut nous faire comprendre avec sa musique triste, et c’est bien dommage.

 

III. 343 Industries et Halo 4

 

La phase Bungie étant terminée, c’est sur les épaules de 343 Industries que se repose désormais Microsoft. Halo 4 est ainsi le premier soft complet réalisé entièrement par eux. Prenant la suite de l’histoire de 2007, le Master Chief reprend du galon, pendant qu’il émerge d’un long sommeil et se retrouve sur une mystérieuse planète. Le Flood a disparu, une partie des Covenants est redevenue des adversaires acharnés de l’humanité, et les Forerunners ne sont plus des humains et se dotent de nouvelles unités artificielles avec leurs propres mécaniques, comme les satanés drones boucliers qui fuient quand vous leur tirez dessus et leurs chevaliers qui se téléportent sur vous, le tout avec de toutes nouvelles armes, avec des visuels et des sensations sympathiques.

 

Les graphismes ont pris un sacré coup de polish par rapport à Reach, et l’histoire reprend son rythme, avec des relations plus conflictuelles entre John, notre bon vieux Spartan II, son IA Cortana malade, et surtout les humains avec le capitaine Andrew del Rio ou encore les nouveaux Spartan IV. La musique cette fois composé par Neil Davidge, plus électronique que jamais, marquant un changement clair de direction par rapport aux compositions des épisodes précédents. Au niveau du gameplay, c’est du terrain connu à l’exception du rajout du sprint qui a divisé les fans sur la question de la pureté du gameplay : je suis trop jeune dans la série pour être traditionaliste, donc pour ma part je n’y vois pas un grand changement, du moins en solo. Les lieux sont en tous les cas plutôt impactants, que ce soient dans les immenses ensemble Forerunners, dans votre immense véhicule humain ou encore dans la jungle. Si vous en voulez plus, les Spartan Ops vous emmèenrotn dans uen série de missions aportés par des cinématiques sympas faisant le lien entre Halo 4 et 5, malgré des phases de shoot peut être un peu génériques.

 

Conclusion

 

Quarante heures plus tard, la Master Chief Collection a délivré son dû, refaire vivre la saga Halo sur PC de 2001 à 2012 à travers les jeux de Bungie et le premier soft de 343 Industries. Vous pouvez accéder sans problème à tous les jeux, jouables sans soucis, à l’exception peut-être de sous-titres en jeu manquants hors cinématiques pour ceux qui veulent jouer en VO. Les versions Anniversary des deux premiers opus sont sublimes, Halo 3 conclut avec fracas la trilogie, les spin-off sont originaux sans révolutionner la formule et Halo 4 tâche de créer une nouvelle aventure. Dans tous les cas, découvrir Halo n’a jamais été aussi facile avec cette collection : il est probable qu’à la fin, vous compreniez l’engouement qu’ont les joueurs pour cette franchise et pour son gameplay très particulier pour un FPS, à base de sauts aériens, de coups virils, de grenades multiples et de tirs choisis pour casser bouclier et santé. Le multijoueur est également de la partie, du premier opus à Halo 4, avec encore du monde pour jouer sur les cartes iconiques. La collection n’ajoute donc aucun défaut à ceux inhérents aux jeux proprement dits, et est un bon investissement historique pour les fans de la série ou ceux qui souhaitent enfin la découvrir. Je note donc cette Master Chief Collection Nostalgie de science-fiction sur Spartan énervé.

 

Au-delà de cette Master Chief Collection, la série Halo ne s’est pas arrêtée là. Outre ses produits dérivés, ses films, ses romans, sa série qui sort en mars 2022, la somme cumulée des jeux Halo atteint en 2021 les 81 millions d’unités vendues. Depuis 2012, la saga du Reclaimer a accueilli Halo 5 : Guardians (2015) et Halo : Infinite (2021), tout deux plutôt bien accueillis. On n’oublie pas également que le jeu a investi modérément le STR, avec la série Halo Wars, et le top-down shooter avec Spartan Strike et Spartan Assault. Tous ces softs, à l’exception d’Halo 5, se retrouvent aussi sur le GamePass. Pour le futur, rien n’est encore prévu, mais la série est loin d’être achevée. Pendant ce temps, le créateur originel, Bungie a fini son deal avec Activision-Blizzard en 2019 avant d’être à nouveau acheté en 2022 par Sony. Leur poursuite dans la science-fiction ne laisse pas de doute.

 

Liste des jeux vidéos du site.

 

Liste des jeux FPS :

Leave a Reply