Les Spécialités (L’Armée de Terre Française, épisode 04)

Vous m’avez vu parler d’armes pour parler des différents types d’unités : une arme, c’est une spécialisation de l’armée. On peut ainsi parler des armes ou des spécialités, selon votre coeur. Voyons quelles sont les grandes spécialités de l’armée de terre, et combien de régiments elles comportent – ces régiments étant bien sûr dispatchés dans les différentes brigades. On distingue les armes de mêlée (infanterie, cavalerie, Légion, troupes de marine) des armes d’appui (génie, artillerie) et des armes de soutien (transmission, train, matériel).

 

a) L’arme blindée cavalerie (ABC)

 

Elle se compose des troupes blindées et motorisées de l’armée de terre, dont la tradition remonte à la cavalerie d’Ancien Régime et d’après, d’où les références aux Spahis, aux Chasseurs, aux Cuirassiers, aux Dragons, aux Hussards. Tradition dans son onomastique même, avec les grades de Maréchal des logis et les unités tactiques en escadrons. Elle compte douze régiments et a son « école de cavalerie » (EC) à Saumur. Il y a encore une distinction entre cavalerie légère pour la reconnaissance et le harcèlement (Hussards, Chasseurs, Spahis) et cavalerie lourde pour le combat direct (Cuirassiers).

 

 

b) L’artillerie

 

Elle compte neuf régiments, sous-divisés en batteries, et a son « école d’artillerie » (EA) à Draguignan. Elle peut être sol/sol pour détruire les points d’appui et appuyer les armes de mêlées, et sol/air pour mettre en place une couverture aérienne.

 

 

c) L’aviation légère de l’armée de terre (ALAT)

 

Elle compte cinq régiments d’hélicoptères de combat et est organisée en escadrilles au niveau le plus bas. L’ « école d’aviation légère de l’armée de terre » (EALAT) se trouve à Dax et à Cannet-des-Maures.

 

 

d) Le génie

 

Assez diversifié, il peut être sous-divisé entre le combat, les infrastructures et la sécurité. Dans le premier cas, on parle de déminage, de mobilité et de franchissement d’obstacles. Dans le second, c’est l’ingénierie militaire et les constructions qui sont privilégiées. Enfin, le génie peut intervenir pour sécuriser et secourir lors des séismes, des inondations ou des incendies. Un autre moyen de diviser le génie en sous-ensembles, c’est de distinguer le génie de mêlée, le génie d’appui et le génie savant, en fonction de la distance avec le champ de bataille. On trouve l’école du génie (EG) à Angers.

 

 

Il compte treize unités, et parmi elles sept régiments, le bataillon cynophile, la « brigade des sapeurs-pompiers de Paris » (BSPP) dirigée par un Général de Brigade, et trois « unités d’instruction et d’intervention de la sécurité civile » (UIISC) qui interviennent dans les catastrophes, en France ou à l’étranger sous la forme des « détachements d’intervention catastrophe aéromobile » (DICA). Par ailleurs, ces unités sont dirigées par le commandant des formations militaires de la sécurité civile (COMFORMISC), dont le chef, officier de l’armée de terre, est l’adjoint de la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC), rattachée au Ministère de l’Intérieur. C’est tout pour le petit excursus.

 

e) L’infanterie

 

Elle compte 14 unités, et parmi elles 9 régiments et 5 bataillons agissant comme des régiments. On trouve aussi le bataillon de réserve de Paris. L’école de l’infanterie (EI) est à Draguignan et l’école des troupes aéroportées à Pau. On trouve parmi l’infanterie les bataillons de Chasseurs, dont les chasseurs alpins habitués à combattre dans des conditions météorologiques défavorables.

 

 

f) La Légion Etrangère

 

La Légion Etrangère, corps d’élite de l’armée française, compte dix unités composées de volontaires de beaucoup de pays différents : 8 régiments, une demi-brigade située aux Emirats-Arabes Unis et un Détachement sur l’île de Mayotte constituent ses forces. On trouve le groupement de recrutement de la légion étrangère à Nogent-sur-Marne.

 

 

g) Le matériel

 

Le matériel prépare les armes et les munitions, les répare, les récupère. On trouve 6 régiments et 4 bases de soutien, dépendant directement du CFT. L’école du matériel se situe dans l’école militaire de Bourges (EMB).

 

 

h) Le train

 

Tout ce qui concerne la coordination des mouvements, le ravitaillement et le soutien logistique concernent le train. Il peut organiser ce ravitaillement par voie terrestre, par blindés, par voie aérienne ou par voie maritime. Il s’occupe aussi des vivres de combat, de l’eau, de l’ameublement des troupes qui stationnent sur place, des effets personnels. Il organise les voies de communication en OPEX. On trouve 7 régiments et un groupe de transit maritime. L’école du train est incluse dans l’EMB.

 

 

i) Les transmissions

 

Ce sont elles qui font la jonction entre les différentes unités. Elles comptent 8 régiments, 5 « compagnies de commandement et de transmissions » (CCT), 1 « brigade des transmissions » (BT) et 1 « brigade de transmission et d’appui au commandement » (BTAC). C’est l’école des transmissions (ETRS) de Rennes qui se charge de leur formation.

 

 

j) Les troupes de marine

 

Bien différent des autres armées, par exemple du corps des Marines américain, elles sont incluses dans l’armée de terre et forment les régiments installés dans les possessions françaises à l’étranger ou dans des pays alliés. Elles représentent 17 régiments et un bataillon au Gabon. Elles sont formées à « l’école militaire de spécialisation de l’outre-mer et de l’étranger » (EMSOME).

 

 

k) Le service de santé des armées (SSA)

 

Le Service de Santé des Armées (SSA) s’occupe de la formation des différents médecins. Ils possèdent un régiment, le Régiment Médical stationné à la Valbonne, et peuvent envoyer en mission des « unités médicales opérationnelles » (UMO).

 

 

Sources :

 

L’armée de terre française :

 

Autres séries Armées d’Aujourd’hui :

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