L’Actu Vidéoludique du Captain – Novembre 2017

La première chose qu’on voit dans ce mois de novembre pour le quatorzième épisode de l’Actu Vidéoludique du Captain, c’est le nombre ahurissant de nouveautés dans le secteur vidéoludique. Nous partirons de la polémique de Star Wars : Battlefront, avant de nous aventurer sur les sorties du mois que nous avons pu tester, de Mare Nostrvm à Dominions 5 : Warriors of the Faith. L’occasion de revenir sur les studios Paradox Interactive et Creative Assembly, toujours aussi actifs. Le genre du battle royale et les FPS tactiques sont aussi à l’honneur. Allons-y !

 

La polémique Electronic Arts (Star Wars : Battlefront 2)

 

Je sais que je vous parle souvent de jeux que personne ne connait. Mais cette fois-ci, vous en avez tous entendu parler, même vous qui ne connaissez rien aux jeux vidéos (je plaisante, si vous ne connaissez rien aux jeux vidéos, il n’y a aucune chance que vous tombiez sur cette vilaine chronique). Vous vous rappelez notre test du précédent opus, qui était la resucée d’une ancienne série de FPS basée sur l’univers de Star Wars. L’adaptation, magnifique, était surtout paresseuse, et ne proposait que la trilogie originale et l’épisode 7, dans une tentative commercialement excellente de surfer sur la vague Star Wars. C’était néanmoins un des jeux qui capturait le plus l’esprit Star Wars de ces dernières années, et je m’en étais contenté, malgré l’absence de solo, des serveurs qui se désemplissent vite, des DLC au contenu faible et plein de choses embêtantes, comme les Stormtrooper sans casque (hérésie absolue) et les jetpacks partout. Pour le second opus deux ans plus tard, nous avions des raisons d’espérer : le solo arrivait enfin, nous mettant dans les bottes de l’Empire après la chute de l’Etoile Noire. Le multijoueur rajoutait enfin les batailles de la seconde trilogie, qui avait le mérite de nous présenter des combats entre Séparatistes et Clones. Et les DLC étaient annoncés gratuits ! Nous y avons tous cru jusqu’à la découverte d’un système de progression qui ruine tout ce qu’EA avait fait pourtant très bien.

 

On le sait, depuis Call of Duty 4 : Modern Warfare (2007), jouer en multijoueur nous fait gagner des niveaux, des armes, des compétences, pour personnaliser notre expérience. EA est allé beaucoup plus loin : la moitié des héros de Star Wars sont bloqués, vous gagnez un peu de monnaie à chaque partie, et le nombre de paramètres payants pour personnaliser les classes, les héros et les vaisseaux sont variés. Le problème, évidemment, c’est que pour tout débloquer, il fallait passer à la caisse, via le principe des caisses de loot. Présent dans plusieurs FPS, dont le dernier Counter-Strike, il s’agit de payer du vrai argent pour avoir des caisses qui vous permettent, avec de la chance, de débloquer des articles cosmétiques pour paramétrer vos armes. Mais dans ce Star Wars, c’est pour débloquer de nouvelles compétences pour vos troupes, et vous rendre plus performant sur le champ de bataille. Or, quand on payé le jeu, devoir payer du vrai argent pour débloquer de nouvelles compétences, est largement abusé. Pétitions, plaintes, même les gouvernements s’y sont mis pour étudier ce vrai jeu de hasard. EA a ralenti, a suspendu ce système payant, mais compte bien le remettre, au détriment de sa réputation. Et voilà où nous en sommes aujourd’hui. Quel dommage pour ce jeu de si bonne facture.

 

 

Total War reprend du service (Total War Saga : Thrones of Britannia, Total War : Rome II – Empire Divided)

 

Après le bon Total War : Warhammer II, voilà que les Britanniques de Creative Assembly refont corps avec l’histoire en annonçant leur prochain jeu, Total War Saga : Thrones of Britannia. La série Total War Saga reprend à peu de choses près le moteur d’Attila, et sortira une nuée de standalone. Le but est simple : un jeu correspond à une campagne, resserrée dans le temps et dans le territoire, dans le but de proposer une expérience plus profonde au détriment de l’immensité des cartes habituelle. Si le modèle fonctionne, d’autres conflits comme celui-ci sur les Iles Britanniques au IXe siècle sortiront dans les prochaines années.

 

Mais ce n’est pas tout ! Car l’opus qui a divisé les foules en étant sorti mal optimisé et avec sa liste de DLC à faire pâlir tout acheteur sensé, j’ai nommé Total War : Rome II (2013), arrive avec un tout nouveau DLC, bien après le dernier. Vous y retrouvez Rome et ses ennemis intérieurs en plein IIIe siècle. Une partie des nouveautés viennent de l’opus suivant, Total War : Attila (2015). Le tout est apparemment bien emmené, avec des nouveautés politiques pour un Empire en crise et des factions uniques à jouer. De quoi rajouter un peu de contenu.

 

 

Les sorties du mois (Mare Nostrvm, Dominions 5 : Warriors of the Faith)

 

Si vous me lisez, vous êtes au courant que deux jeux ont subi mon jugement éclairé dans deux critiques. Le premier est un jeu de bataille navale antique intitulé Mare Nostrvm et édité par Slitherine. Le contexte historique est bien trouvé, et les mécaniques de jeu sont intéressantes et originales. Vos navires s’éperonnent, s’abordent, vos soldats embarqués lancent des traits, et vos plus grands navires visent avec leurs catapultes les navires ennemis, tandis que vos navires amiraux emmènent leurs flottes au combat dans les batailles les plus connues de la guerre navale, de Salamine à Actium.

 

Mais vous n’ignorez pas que la plus grosse sortie est celle de Dominions 5 : Warriors of the Faith, la suite légitime du quatrième opus qui a tant empli mon site internet, entre guides, récits de partie et tests divers. Le jeu de stratégie-tactique à la sauce médiéval-fantastique fait une nuée d’ajustements rendant le jeu plus équilibré : points de recrutement, mouvement, bâtiments et surtout bénédictions diverses. Le jeu est en lui-même un peu mieux fait, et les premières parties s’organisent sur Canard PC et Mundus Bellicus. J’organise ainsi la partie Cruelle Aurore pour 10 personnes, avec du RP en pagaille, et un récit de partie en chantier.

 

 

Paradox Interactive s’enflamme (Europa Universalis IV : Cradle of Civilization, Stellaris : Humanoid Species Pack, Hearts of Iron IV : Waking the Tiger)

 

La folie Paradox ne s’estompe jamais. Dans Europa Universalis IV, vous voilà lancé en plein Moyen-Orient avec cette douzième extension, avec des écoles de pensée religieuse influençant les rapports avec vos voisins et la diplomatie, des nations remaniées, et surtout un système de professionnalisation des troupes autour de valeurs d’entraînement. Pour Hearts of Iron IV, après Death or Dishonor, faites place à la Chine, entre les républicains et les communistes, ainsi qu’à une poignée d’ajustements. Enfin, Stellaris apporte un minuscule DLC où vous aurez des musiques, portraits et une nouvelle faction.

 

 

Les FPS réalistes sont de sortie (Tannenberg, Arma 3 : Tac Ops)

 

Jamais un dossier ne sera aussi bien tombé que ce mois-ci. Rappelez-vous, nous avons fait l’historique des FPS réalistes en partant des séries plus grand public. Sur la Première Guerre Mondiale, face à Battlefield 1 (2016), nous avions parlé de Verdun (2015), développé par les Allemands de Blackmill Games. Faites désormais place à Tannenberg, sur le front oriental. Il s’agit toujours d’un FPS de 32 contre 32 où les armes ont le recul et le coup par coup, où il vous fait viser précisément, et où la mort intervient subitement, vous coupant dans votre élan guerrier. De l’autre côté du spectre, les Tchèques de Bohemia Interactive responsable d’Arma 3 se présentent à nous avec de nouvelles missions solo, dans un DLC appelé Tac Ops. Après Laws of War qui montrait la réalité de la guerre en insistant sur un membre d’une opération humanitaire et qui a été apprécié par les joueurs, ceux-ci n’ont pas forcément apprécié des missions un peu génériques et surtout très courtes dans ce dernier DLC.

 

 

La folie du Battle Royale (Europa)

 

Vous avez peut-être remarqué si vous êtes adeptes des chaînes YouTube et de la plateforme Twitch qu’un type de jeu mobilise fortement les joueurs : les Battle Royale. Tiré d’un nanar violent film japonais, la mode de ce genre de parties, outre les prémices avec des serveurs Minecraft et des jeux un peu moins connus, a commencé à l’époque d’Arma 2 et 3, avec les premiers mods où vous balancez une centaine de joueurs sur une grande carte, devant chercher armes et équipements, et être le dernier en vie. La mode a ensuite été reprise par H1Z1, le concurrent de DayZ, puis par le créateur du mod lui-même, avec Player Unknown’s Battlegrounds qui insuffle un peu de réalisme et de difficulté et qui a un immense succès. Viennent ensuite le nouveau Fortnite, qui lui aussi dépasse les millions de joueurs, en rajoutant un système de constructions et des graphismes colorés, et maintenant Europa, qui veut s’insérer dans le marché chinois. Où s’arrêteront-ils donc ?

 

 

Blizzard s’essaye au free to play (Starcraft 2 : Wings of Liberty)

 

Tout est dit dans le titre. La série s’est échelonnée en trois épisodes proposant trois campagnes solo dynamiques et très bien faites, et un multijoueur extrêmement compétitif entre nuées de Zergs, élitistes Protoss et solides Terrans. Elle propose désormais le premier épisode en free to play, pour laisser une chance à n’importe qui de s’essayer au monde multijoueur où chaque seconde compte pour avoir le bon raccourci, le bon nombre d’ouvrier, le bon nombre de troupes, avec le micro-managment qui va bien. Beaucoup trop stressant pour le joueur au tour par tour que je suis, mais n’hésitez pas à tenter ce STR accrocheur. La campagne est un bonus sympathique pour celui qui ne débourse rien.

 

 

Enfin une vraie extension ! (Civilisation 6 : Rise & Fall)

 

Vous n’êtes pas sans ignorer que le jeu sorti au deuxième semestre 2016 a multiplié les contenus additionnels créant des scénarios historiques et rajoutant civilisation par civilisation. Pas emballé par cette débauche de DLC payants de la part des Américains de Firaxis, nous sommes par contre plus enthousiaste à l’idée d’une vraie extension, à paraître pour 2018. Elle rajoute un système d’âge d’or, d’âge sombre et d’âge héroïque selon les faits d’armes, politiques ou culturels de votre nation, et vous retrouverez aussi de nouvelles civilisations, de nouveaux quartiers, de nouvelles unités, une nouvelle mécanique de loyauté des villes, des gouverneurs, des mécaniques d’alliance et quelques nouvelles ressources. De quoi repartir sur de bonnes bases.

 

 

Un 4X Warhammer 40K, ça vous tente ? (Gladius : Relics of War)

 

Vous aimez justement Civilization 6 et le développement par hexagones ? Vous aimez Warhammer 40K ? Vous aimez les batailles entre Space Marines, Garde Impériale, Orks et Nécrons (qu’on ne voit pas souvent) ? Alors le prochain jeu développé par Slitherine après Warhammer 40K : Armageddon et surtout le bon Warhammer 40K : Sanctus Reach qui s’est déjà étendu dans les derniers mois avec deux extensions rajoutant Orks et Garde Impériale, risque de vous plaire. Nous disposons encore de trop peu de détails, mais le jeu ressemble furieusement à un Civilization fortement militarisé à la teinte science-fiction. On verra donc si ce jeu hybride vaudra le coup dans les prochains mois.

 

 

Samurai’n’Dark Souls (Nioh)

 

Il y a quelques avantages à posséder une console. Comme par exemple avoir pendant un temps l’exclusivité sur Nioh. La série des Souls, de Daemon’s Souls (2009) à Dark Souls III (2016), est une série qui a marqué l’industrie vidéoludique ces dernières années, en proposant un Action-RPG difficile, technique et très bien fait. Vous vous battez contre des monstres, mélangez parades, esquives, ramassez des âmes, puis vous mourez parce que vous êtes tombés dans le vide dans un combat. Vous reprenez au dernier point de sauvegarde, vous vous retapez tout le chemin et les monstres jusqu’aux âmes que vous avez laissé tomber en mourant, mais vous n’aviez pas vu cet assassin qui vous tue en deux coups. Vous recommencez. Encore et encore. Et lorsque vous arrivez à franchir tous les obstacles, vous tomber en pâmoison devant ce jeu que vous avez semble t-il dompté… Avant de rencontrer un boss, qui vous tuera une dizaine de fois avant que vous puissiez le vaincre. Et ça durant tout le jeu. Nioh reprend les mêmes mécaniques en transcrivant le monde médiéval-fantastique tourmenté de Dark Souls pour le folklore japonais. C’est assez réussi, et c’est sur PC. Joie.

 

 

Les news diverses

 

Un peu d’originalité avec le petit studio Grey Alien Games avec un jeu de duel où vous utiliserez des cartes d’objets et de compétences pour vaincre vos adversaires dans des duels à l’arme blanche ou au pistolet dans Shadowhand. Riot : Civil Unrest s’intéresse, lui, à un cadre plus contemporain, particulièrement aux violences et manifestations, dans un style graphique très particulier de gestion de foules face à des forces de l’ordre opprimantes. L’enfant de Dwarf Fortress et de la science-fiction, j’ai nommé l’excellent RimWorld, vous propose de gérer pas-à-pas des colons, de l’installation de bases à l’approvisionnement en eau, en nourriture, en gérant fournitures de vie, défense, armement, médecine pour vos accidentés, et tout ce qu’il faut sur le moteur de Prison Architect, et rentre officiellement en bêta. Le bon et vénérable Titan Quest, lui, se pare d’une nouvelle mise à jour, 11 ans après la sortie du jeu : dans ce hack’n’slash, vous pourrez toujours combattre les créatures de la mythologie, cette fois nordique, dans ce DLC intitulé Ragnarok. Le bon mais pas très original Polaris Sector que nous avions testé se pare d’une extension, Lumens, rajoutant de nouvelles fonctionnalités, notamment au niveau des combats, et une nouvelle race belliciste pour l’accompagner. Pour terminer, notons la sortie de The Operationnal Art of War IV, dont nous avions parlé les mois précédents. De quoi revivre des tas de batailles avec hexagones.

 

 

C’est tout pour ce mois de novembre 2017. Bientôt la fin de l’année, et peut-être, si vous êtes sages, un futur épisode spécial revenant sur les news de l’année. Je vois ça avec mon équipe (c’est-à-dire avec moi-même pour ne rien vous cacher). Quoi qu’il en soit, à la prochaine !

 

Précédentes éditions (2016)

 

Précédentes éditions (2017)

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