François Hollande à la Sorbonne, la culture française à l’assaut de la culture de l’E.I. (Point Actu, 16/11/2015)

Le Président de la République Française est venu faire sa minute de silence à la Sorbonne, l’université qui compte le plus de victimes en France, à savoir trois. C’est à la fois la preuve d’un soutien aux familles des victimes, et à la fois la présentation de ce que je disais hier : la lutte entre deux cultures.

 

Mais qu’est-ce que la culture, symbolisée par la Sorbonne ? Comment se présente-t-elle, comment se diffuse-t-elle ? Et pourquoi deux cultures s’opposeraient-elles ? C’est là tout l’enjeu de la question, d’autant plus quand on étudie l’histoire et qu’on se rend compte que la lutte entre deux cultures a toujours été prégnante dans l’histoire de l’homme, et j’en veux pour exemple le premier historien de l’humanité.

 

a) Digression grecque

 

Hérodote (-484;-420) a écrit l’Historiè. Pour le grec, ce mot signifie « Enquête », mais nous avons traduit ce mot par « Histoire » : « En présentant au public ces recherches, Hérodote d’Halicarnasse se propose de préserver de l’oubli les actions des hommes, de célébrer les grandes et merveilleuses actions des Grecs et des Barbares, et, indépendamment de toutes ces choses, de développer les motifs qui les portèrent à se faire la guerre. » (Livre 1). L’objectif est clair pour cet historien : parler de tous, malgré les différences culturelles évidentes entre Grecs et Barbares, et créer une postérité, pour que rien ne soit oublié. C’est encore l’objet de l’histoire aujourd’hui, une enquête à partir de sources pour découvrir une société et une culture à un moment donné.

 

Au livre 8, paragraphe 144, on trouve les mots suivants : « le corps hellénique [les Grecs] étant d’un même sang, parlant la même langue, ayant les mêmes dieux, les mêmes temples, les mêmes sacrifices, les mêmes usages, les mêmes mœurs, ne serait-ce pas une chose honteuse aux Athéniens de le trahir ? ». Hérodote définit la grécité, et l’envoyé athénien explique aux Lacédémoniens qui tardent à intervenir contre l’envahisseur perse que les Athéniens ont à cœur l’intérêt des Grecs. La lutte entre Perses et Grecs est ramenée à une lutte d’ordre culturel. Ils sont différents, ils ont d’autres dieux, ils ont d’autres régimes, donc ce sont nos ennemis. C’est plus complexe, mais cela permet de comprendre de nombreuses choses dans l’histoire de l’humanité. Le rejet culturel est cause de nombreuses guerres. Le sang c’est le droit du sol et de la famille, la langue c’est l’éducation, les mœurs c’est encore l’éducation, les dieux et les temples c’est la tradition.

 

b) Une lutte culturelle entre France et Etat Islamique

 

Lorsque la France proclame son fameux « liberté, égalité, fraternité », c’est un véritable programme culturel qui est en jeu. Le Français moyen a intériorisé par l’éducation, par le milieu socio-culturel, par les médias, par les livres, toutes ces valeurs de démocratie, de laïcité, de respect d’autrui. Pour nous, être libre, c’est normal.

 

Quant à l’Etat Islamique, il proclame bien plutôt une sorte d’Ordre Moral, lié à la répétition sans interprétation aucune du Coran. En effet, avant l’E.I., de nombreux pays arabo-musulmans adaptaient le Coran, l’interprétaient pour créer un régime politique viable. Ce n’est plus le cas désormais. Cette culture rigoureuse s’accompagne d’un rejet violent de l’étranger, assimilé à un démon et à un débauché. Par l’occupation de territoires et l’endoctrinement de la population à base de slogans, de films, ces normes et ces valeurs se sont propagées dans le monde entier à cause d’Internet, qui peut être un vecteur de liberté comme d’obscurantisme. Ce rejet de l’étranger devient un rejet du non-musulman, de l’impie, ce qui justifie sa mort ou son esclavage.

 

Notons ainsi au passage que le musulman sunnite de l’E.I. a le droit de violer toutes les femmes non-sunnites, et de tuer ou de réduire à l’esclavage tous les hommes et les enfants non-sunnites. Rappelons immédiatement la chose qu’un Européen ne comprend pas : les musulmans sunnites massacrent aussi bien les chrétiens que les musulmans chiites. Et cela s’explique par un contexte très animé depuis, devinez quoi, la guerre en Irak de 2003. Passons pour le moment.

 

Conclusion

 

Il y a donc une lutte culturelle en jeu, et l’Etat français devrait combattre la culture ennemie par sa propre culture de tolérance et de paix. C’est la seule solution pour combattre dans l’œuf l’adversaire. Outre les frappes militaires sur le terrain, il faut une éducation qui dispose de moyens conséquents, d’une considération importante, qui permettrait enfin de répondre à l’idéologie de nos ennemis. Notre culture de liberté et de paix doit annihiler la culture obscurantiste du djihad et de la haine.

 

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