Mass Effect, bienvenue à la Citadelle (Critique vidéoludique n°28)

Vous avez tous entendu parler de la sorte de Mass Effect : Andromeda, l’opus tant attendu par les fans depuis la conclusion de la saga Mass Effect en 2012. Ecriture légère, animations parfois ridicules, quelques faiblesses, la sortie du titre est loin d’avoir fait l’unanimité parmi les fans. Puisque c’est comme ça, je propose dès lors une rétrospective sur chacun des jeux Mass Effect pour voir ce qui faisait leurs forces, ce qui permettra ensuite d’avoir un véritable avis sur le nouveau titre…

 

 

Nous sommes en 2007 lorsque sort la nouvelle franchise de Bioware. Les Canadiens du studio se sont faits connaître depuis 1995 par leurs jeux de rôle sur PC, portés par un scénario riche et un système de combat en temps réel pausable : Baldur’s Gate (1998) basé sur l’univers de Donjons & Dragons, Star Wars : Knight of the Republic (2003), un des meilleurs jeux Star Wars existant. Rachetés par Electronic Arts en 2007, c’est le moment où une nouvelle série vidéoludique voit le jour.

 

I. Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine…

 

Tout commence par un tir d’arme à énergie de trop. Une détonation dans le lointain qui indique la mort de l’agent de la Citadelle avec lequel vous êtes en mission. Tout va mal dans cette mission d’accroche : les colons humains de la petite planète d’Eden Prime ont été massacrés par les Geths, des créatures à l’allure robotique, et la balise que vous recherchiez, signe d’une civilisation perdue, s’autodétruit sous vos yeux. Un début douloureux pour le Commandant Shepard, que vous incarnez.

 


Les conflits sont proches…

 

Bienvenue dans une galaxie où les humains, grâce aux artefacts prothéens et à la technologie du « Mass Effect » ont réussi à s’intégrer dans l’espace concilien, centré autour de la Citadelle, véritable capitale d’un monde où toutes les races cohabitent plus ou moins bien, colonisent des planètes sous l’accord préalable du Conseil dans la limite de souveraineté de celui-ci. Les humains sont des nouveaux venus dans la galaxie, et combattent politiquement pour assurer une place de choix dans cet espace concilien. D’autant qu’Eden Prime semble être le commencement de quelque chose d’assez gros. Il vous faut dès lors faire vos preuves pour pouvoir être le premier SPECTRE humain, un soldat d’élite au-dessus des lois et capable de traquer le Turien responsable de l’attaque sur votre colonie.

 


Bienvenue dans votre vaisseau

 

Entre découvertes de planète, de nouveaux artefacts, de sociétés unies par un lourd secret et qui ne se dévoilent qu’après, le commandant Shepard et son équipage sillonnent la galaxie pour essayer de découvrir ce qu’il s’est passé sur Eden Prime, et d’y porter un terme. Il s’avère que quelque chose de très dangereux est à l’œuvre. Mass Effect est donc un univers, un scénario qui étend ses pattes dans toutes les directions, et qui nous immerge dans un monde spécifique, où les humains n’ont pas forcément une place d’honneur, où les peuplades extraterrestres forment l’essentiel du peuplement de la galaxie, et où vous devrez régler des conflits par la discussion, ou par les armes à énergie.

 


Gentil le Krogan, gentil…

 

II. Un RPG avant tout

 

Vous dirigez donc un baroudeur, que vous paramétrez physiquement au début du jeu, en mettant en place son passé, et en déterminant sa classe. On en compte six : le soldat, maîtrisant toutes les armes du jeu, c’est-à-dire la catégorie pistolet, fusil à pompe, fusil d’assaut, et fusil de précision avec des capacités intéressantes pour attaquer de front ; l’ingénieur qui utilise l’électronique pour s’occuper des boucliers adverses, pour faire surchauffer les armes ennemies et essouffler suffisamment l’adversaire pour porter le coup fatal ; l’adepte, très faible au début du jeu, avec une armure légère, et la possibilité d’utiliser le pistolet sans malus de précision et de stabilité, il est celui qui lancera des pouvoirs à tire-larigot, projetant les ennemis, les faisant léviter ou tomber à terre, ou encore en se protégeant à l’aide de barrière biotiques. Les trois autres classes combinent une partie des pouvoirs de deux classes différentes : le porte-étendard est un adepte-soldat, utilisant le fusil à pompe et ses quelques pouvoirs pour défourailler ; le franc-tireur est un ingénieur-soldat, qui affaiblit ses adversaires avant de les achever avec son fusil de précision ; la sentinelle enfin est un ingénieur-adepte, affaiblissant l’ennemi par l’électronique et ses pouvoirs.

 


Mon franc-tireur quand il était encore peu expérimenté. Notez les points de conciliation en haut à gauche. Saleté d’humaniste.

 

On parle beaucoup de combat dans ce descriptif. Ceux-ci sont en effet, dans les modes de difficulté supérieurs, assez tactiques. Accompagné par deux membres d’équipage parmi une poignée, recrutés pendant vos aventures, vous bénéficiez de la pause tactique, vous permettant de placer vos coéquipiers à couvert, et de leur faire utiliser leurs compétences ou leurs pouvoirs, des vortex biotiques altérant l’espace au piratage des boucliers ennemis. Et certains combats vous imposeront de faire très attention aux couverts, aux soins et aux autres paramètres à prendre en compte. Le jeu se présente ainsi comme un « third person shooter » (TPS) où vous disposez d’une vue par-dessus l’épaule pour viser avec différentes armes. Les combats restent rapides, assez propres, et pas extrêmement passionnants.

 


Pause tactique.

 

III. Donne-moi des quêtes

 

La quête principale fera visiter différentes planètes avec leur environnement, leurs ennemis, et leurs problèmes à résoudre, dans le but d’atteindre Saren. Mais de nombreuses quêtes secondaires viendront égayer l’aventure. Certaines restent intéressantes, notamment celles au sein des mondes à visiter, et permettent d’augmenter les différents niveaux, mais la plupart sont extrêmement génériques, et imposent de se poser sur des planètes qui se ressemblent toutes, d’explorer légèrement à l’aide d’un engin tout-terrain qui se contrôle avec les pieds, le tout pour se retrouver dans des bases souterraines qui ont le mérite d’avoir toutes la même structure. Des quêtes qui ressemblent à des quêtes de remplissage, d’autant que parfois, la seule conséquence de ce genre de quête est un message textuel s’affichant sur votre écran. On est loin des choix un peu plus cruciaux à faire lors des quêtes principales, et pouvant résulter en la mort de vos coéquipiers, ou la mise en place d’un élément qui pourra se maintenir sur les différents épisodes.

 


Les séquences au Mako, pas passionnantes…

 

Faire des quêtes et avancer apportera des points d’expérience, qui permettront de passer des niveaux dans différentes compétences, notamment pour améliorer vos capacités à discourir, vos compétences spéciales, vos techniques, et celles de vos coéquipiers. On dispose aussi d’un inventaire très vite rempli à ras-bord, avec armes, armures, mods d’armes et d’armures, types de munition, qu’il s’agira de vendre ou de transformer en omni-gel. On peut aussi parler des phases de la quête principale dans le véhicule tout-terrain appelé le Mako, qui consistent généralement à avancer tout droit en tirant sur tout ce qui bouge, ce qui est assez long et répétitif. Enfin, comment parler de Mass Effect sans la roue des dialogues, permettant de répondre d’une manière conciliante, neutre ou pragmatique, et qui accordent au fil du temps des points de conciliation ou de pragmatisme permettant de résoudre des problèmes épineux (du genre, comment convaincre un Krogan, les vrais comprendront).

 


Ca blablate beaucoup.

 

Conclusion

 

Mass Effect nous lance en 2007 dans un nouveau monde de science-fiction dont on sort difficilement, entre ses intrigues, ses vaisseaux, ses combats, ses extraterrestres, son histoire allant de rebondissements en rebondissements, le tout dans un monde cohérent et assez vivant, porté par des graphismes assez corrects pour l’époque, et une musique qui vous met dans l’ambiance.

 


De l’équipement à gogo. Et des mods. Et des munitions. Et des armures. Bref.

 

Le jeu n’est pas exempt de défauts, notamment avec son inventaire qui déborde, ses quêtes de remplissage, ses phases en Mako, ses combats un peu mous, mais nous propose de prendre part à l’histoire via des choix concrets, et nous faire rencontrer une galerie de personnages attachants, qu’ils soient humains ou non-humains (sauf Kaidan). Le jeu a vieilli, prend un peu de temps pour se mettre en place, notamment au début où vous arpenterez la capitale, mais était à l’époque un des meilleurs RPG existants.

 

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One Comment
  1. Reply Aneko juin 8, 2018 at 4:37 pm

    Je suis d’accord avec la majorité de ton article. Le jeu est très agréable à jouer, malgré de nombreuses rigidités pendant les combats et dans les missions secondaires – ces fichus bunkers Ikéa© qui se ressemblent tous !!!

    Dommage que tu ne détailles pas plus le gameplay des dialogues et de l’évolution morale de Shepard, qui est tout aussi important que le gameplay de combat et qui est assez innovant.
    L’intérêt des problématiques soulevées (la place de l’humanité dans une galaxie où elle n’est plus seule, le conflit organiques/synthétiques) est relevé par la richesse de l’univers, des espèces, des personnages, des technologies… et par la possibilité de façonner son propre Shepard, qu’on va incarner tout au long des trois jeux, soit plus de trois ans in-game.

    Mention spéciale aux doublages en version française, qui se défendent très bien à part quelques ratés. Je pense notamment aux cris des ennemis qui n’ont pas été traduits ; on a donc droit à une succession frénétique de « hold the line! » et de « go go go go!!! » pendant les combats, assez agaçante à la longue.

    … Et le Mako est génial, ok ?!

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