Mad Max Fury Road, le film explosif et furieux, comme moi (Critique cinéma n°2)

Globalement, le film peut se résumer à des voitures, des explosions et une musique à base de percussions bien brutales comme on les aime. Et rien que pour ça, il vaut le coup en tant que film à grand spectacle qui vous laisse rivé sur votre siège pendant une bonne partie des deux heures de la séance. Ce résumé peut se valoir, si on omet l’esthétique, les thèmes travaillés et le traitement du genre post-apocalyptique. Donc c’est pour ça que ce résumé est incomplet, et on va le voir de suite.

 


« Le futur appartient aux fous » : why not ?

 

I. Un grand spectacle ou une orgie visuello-sonore

 

Alors je ne vais pas vous le cacher, ce film prend aux tripes. La musique rappelant des thèmes tribaux aux percussions lourdes et rythmées ainsi que les multiples chorégraphies de course-poursuite et de combat vont vous scotcher. Je n’ai pas vu un film aussi intense depuis bien longtemps. J’étais littéralement happé par tout ce qui se passait à l’écran, toutes ces répliques rapides, ces morts violentes, ces explosions démentes et ce paysage apocalyptique en arrière-plan. C’est de la balle ! Pour profiter au mieux du spectacle, une salle de cinéma avec du bon son, c’est l’idéal.

 


L’esthétique post-apocalyptique + la technique moderne = réussite

 

Mais tout ça ne serait rien sans une atmosphère et une esthétique globale qui donnent du sens à ce qui se passe à l’écran. Les paysages sont assez simples, et rendent hommage au genre post-apocalyptique avec ses marais croupissants, ses déserts à perte de vue et ses terribles tempêtes. On aurait peut-être aimé plus de variété, mais dans la configuration de cet opus, basé autour d’une course-poursuite démente entre un groupe de femmes luttant pour leur survie et un chef de clan brutal et sans merci, on n’aurait pas pu faire en sorte de développer plus la géographie. Ca viendra avec les prochains opus – il s’agit d’une trilogie. Quant à l’esthétique, on découvre ce genre (qui n’est pas de la science-fiction mais appartenant au genre de l’anticipation) du post-apocalyptique avec ses personnages ravagés, malades, durs, ayant une identité propre et tentant de survivre en utilisant du matériel de récupération visible dans la place des véhicules. Depuis le premier Mad Max, la voiture a un rôle dans la violence, la régulation des comptes, et c’est bien souvent sur des batailles par véhicules interposées que se règlent tous les conflits. Ici, le parti pris est différent. Débutant une trilogie, le film pose les bases d’un tel monde, et la place dans cette « Fury Road » ne permet du début à la fin qu’à des véhicules de poser l’action, de la lancer et de la résoudre finalement, dans une sorte de cohérence prenante du début à la fin.

 


Max ne choisit pas toujours ses apparitions…

 

II. Une trame sous-entendue captivante

 

Mais c’est l’ambiance et l’atmosphère qui se surimposent à ce spectacle imposant et font de Mad Max un film bien plus intéressant qu’il n’y paraît avec son scénario écrit sur un post-it. Le background est travaillé et tout est cohérent. Le wiki en anglais de Mad Max développe chaque personnage, complétant le film en permettant de le comprendre : tout est basé sur des sous-entendus. Le guitariste fou qui accompagne le raid n’est pas là pour de la simple figuration. Son rôle sur terre est de jouer, pour sa propre survie car pour ses condisciples et son clan, pour leur inspirer de la valeur. Quoi qu’il arrive, il reprendra sa guitare. Il a un rôle précis à jouer dans le background du film, et n’est pas que là pour mettre l’ambiance.

 

 

Et ça se passe ainsi pour tout. Les femmes sont les héroïnes de ce film, en tendant de s’échapper face à l’oppresseur chef de clan. Ce dernier a réussi à embrigader de pauvres hères dans un culte de la voiture, mélangeant références à la pop-culture, à la mythologie nordique et organisant un culte de la personnalité. Max est avant d’être fou et hanté par ses démons un survivant pur et dur. Les alliés d’Immortal Joe, le chef de clan, ont chacun une place dans cet univers, tous comme les autres clans qui apparaissent ça-et-là dans l’univers. Tout est cohérent, tout comme cette musique tribale pernante et ces boum boum de tous les côtés. Dans Mad Max, chacun essaye de trouver sa place, dans un monde sans concession où tout peut basculer en un instant. Et toutes les thématiques précédentes font alors sens, et se mélangent pour proposer plus qu’un simple divertissement.

 

Conclusion

 

Mad Max représente plus de choses qu’un simple choc de voitures avec son ambiance, son esthétique et son scénario qui se référencent sans cesse à des choses qui n’apparaissent pas, nous poussant à réfléchir en même temps sur une grande variété de thèmes sans nous forcer à le faire. Et c’est ça qui est captivant et qui me donne envie à la fois d’aller voir les prochains films de la franchise qui vont sortir, et de toucher un peu au futur jeu vidéo qui a l’air d’être tout sauf un copier-coller du film, en continuant l’entrée dans l’univers à travers la vision d’un Max seul dans un monde hostile. Un bon film.

 

 

Liste critiques cinéma :
Episode 01 : Gravity
Episode 02 : Mad Max Fury Road
Episode 03 : The Revenant
Episode 04 : Ghost in the Shell
Episode 05 : Les Gardiens de la Galaxie, vol. 2

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