Actu vidéoludique du Captain – 2e Trimestre 2020

Pour rattraper le retard, nous abordons maintenant le 2e trimestre 2020 dans l’actualité vidéoludique du Captain, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a été peu avare en nouveautés, coronavirus oblige. Il a néanmoins vu le retour de franchises, de saga, et même d’un studio, tout en offrant un regard assez noir sur l’évolution de notre monde par le city-builder, et de s’intéresser à la vie extraterrestre dans des softs tactiques.

 

I. Le retour des sagas

 

a) Résurrection et jeu vidéo

 

Dans les années 80, le Japon produit deux icônes du jeu de rôles japonais avec Dragon Quest (1986), développé par Enix, et Final Fantasy (1987), développé par Square. En 1997, le septième opus de la série Final Fantasy se porte sur Playstation, et propose pour la première fois des graphismes en 3D, tout en capitalisant sur son scénario catastrophe et son système de combat en semi temps réel bien rodé. Huit épisodes plus tard, après avoir essaimé sur toutes les consoles ou presque, Square Enix est revenu à la charge pour proposer une refonte totale de son épisode fétiche dans Final Fantasy VII Remake : graphismes remaniés, combat dynamique en temps réel, mais adaptation d’une seule partie de la (longue) histoire du jeu qui entrainera quand même le joueur pour une vingtaine d’heures. Les fans ont répondu au rendez-vous en faisant du soft un des meilleurs lancements de la série. Maintenant il faut attendre la deuxième partie.

 

 

Le jeu de stratégie en temps réel revient une nouvelle fois sur le devant de la scène sur la base d’une série de 25 ans d’âge : Command & Conquer. Les deux STR qui adaptent un conflit contemporain autour d’une nouvelle ressource ou une Seconde Guerre mondiale dans un monde alternatif où l’URSS attaque les Etats-Unis, Tiberian Dawn (1995) et Red Alert (1996), reviennent sous une forme remaniée avec Command & Conquer Remastered Collection : meilleure interface, meilleurs graphismes, et une musique avec Frank Klepacki aux manettes. A part ça, rien de neuf sous le soleil : les deux STR sont toujours efficaces, mais ne révolutionneront pas le genre. Les softs ont néamoins subi un meilleur traitement que Warcraft 3 : Reforged comme nous vous en parlions le mois dernier, d’autant plus que Petroglyph Games, composé d’anciens du studio originel, était à la manœuvre. Un bon mouvement d’Electronic Arts. Cela pourrait témoigner d’un retour de la série, dix ans après l’échec de Command & Conquer 4 : Tiberian Twilight (2010). Reste à voir si la firme souhaite poursuivre à remettre au goût du jour la longue listes des jeux de la série, voire d’imaginer une suite…

 

 

Un studio ressort du néant dans lequel il a été jeté en 2003 après vingt ans d’existence : MicroProse. Les mêmes qui nous ont ouvert des jeux de dogfight, de stratégie, ou les premiers 4X avec Civilization, Master of Orion et Colonization. Le studio est rouvert depuis 2019 par David Lagettie, responsable d’un logiciel de simulation militaire, TitanIM, non ouvert aux civils…

 

b) Des suites attendues

 

Après 10 ans d’attente, les turcs de Taleworlds Entertainment se sont enfin réveillés pour proposer en early access Mount and blade II : Bannerlord, la suite de leur simulation de combat médiéval, où vous combattrez à cheval ou à pied, en plaine ou dans un château, avec des hommes que vous avez recrutés et entrainés, dans un monde dynamique où les quêtes sont générées aléatoirement et où vous pourrez devenir mercenaire, vassal voire même roi. Malgré tout, en 10 ans, excepté les graphismes et les animations de combat, ainsi que quelques mécaniques de siège, peu de choses ont véritablement changé. Reste que l’un des points forts de la série est aussi de retour : les nombreux mods qui pourront nous emmener dans n’importe quel monde, de Westeros à la Terre du Milieu. Mais il faudra encore être patient…

 

 

En 2013, Naughty Dog sortait de sa zone de confort, après avoir proposé des jeux aussi variés que les jeux de plateformes Crash Bandicoot (1996), Jak & Daxter (2001) et le jeu d’aventures Uncharted (2007), en nous gratifiant d’un jeu post-apocalyptique sombre, violent et tourmenté où l’on suit en pleine pandémie, comme par hasard, un homme meurtri par son passé et une enfant débrouillarde, dans un voyage qui les changera tous les deux : The Last of Us (2013). Ils remettent ainsi le couvert avec The Last of Us II dans une nouvelle quête de vengeance, dans un soft plus beau, plus sombre, et toujours plus violent. Néanmoins, le soft a malheureusement fait parler de lui en mal, notamment un peu avant sa sortie à la suite d’un leak qui a dévoilé une partie du scénario et énervé une partie des fans. Ceux-ci n’apprécient pas le scénario de ce second opus, le traitement de leurs personnages favoris, et concentrent d’ailleurs leur haine sur un des nouveaux personnages, reflétant leurs grandes attentes. Cela se ressent ainsi sur les notes des joueurs, face à un accueil des critiques pourtant très favorable. Plus embêtant, une partie des détracteurs s’est amusée à menacer de mort la personne physique qui donne vie au personnage contesté, sans parler des remarques homophobes… Il y a encore des choses à faire vis-à-vis de la haine sur internet.

 

 

Avant le premier Desparados : Wanted Dead or Alive (2001), il y a Commandos : Behind Enemy Lines (1998). On y dirige des personnages aux compétences variées, dans des cartes remplies d’ennemis, en essayant de privilégier l’infiltration pour remplir différents objectifs. La série Desperados, développée initialement par les Allemands de Spellbound Entertainment AG entre 2001 et 2007, nous envoie dans le far west. THQ Nordic, qui a acquis la licence, sort en 2019 une mise à jour du premier soft pour le rendre jouable sur toutes les machines, et publie désormais Desperados III, développé par les Allemands de Mimimi Games, dont nous avions déjà parlé pour Shadow Tactics : Blades of the Shogun, qui adaptait la recette au Japon médiéval. Les critiques sont unanimes : le jeu de tactique en temps réel est toujours aussi efficace.

 

 

II. Le futur n’est pas rose

 

a) Les city-builder du futur

 

Présenté comme un 4X, Before We Leave est bien davantage un city-builder, développé par les Néo-Zélandais de Balancing Monkey Games. Après une catastrophe mondiale qui a anéanti l’entièreté de l’humanité, vos bonshommes finissent par sortir d’un abri souterrain où ils s’étaient terrés pendant des siècles. Leur but est de repeupler le monde. Il faut donc aménager différentes îles au climat différent en faisant attention à la place limitée, trouver les reliques de l’ancien monde pour améliorer votre recherche, et arriver au but ultime : coloniser d’autres planètes. Sur le chemin, vous rencontrerez des dangers plutôt cosmiques. Le reste du soft est plutôt calme et reposant pendant que vous gérez le bonheur de vos citoyens sans violence aucune.

 

 

La vision est plus noire dans le jeu des Canadiens de Brace Yourself Games, Industries of Titan. On leur doit le dungeon-crawler rythmique Crypt of the Necrodancer (2018), mais changement de registre ici avec la colonisation d’une lune de Saturne, des corporations qui se font la guerre, des pirates qui viennent vous titiller, et où l’exploitation agressive des ressources ou des travailleurs est la règle. La patte graphique est particulièrement réussie, mais le jeu est encore en early-access et manque de contenu.

 

 

Parmi les nombreux city-builder du moment, inspirés d’une gestion plus ardue à la Banished (2014), on retrouve aussi bien des softs sur des planètes lointaines, dans des âges historiques, et dans des mondes post-apocalyptiques. Difficile dès lors de tirer son épingle du jeu. Dans Endzone : A World Apart, développé par Gentlymad Studios, vous restez en terrain connu : construire des bâtiments, prendre soin de ses citoyens, récolter des ressources, et résister aux tempêtes radioactives. Il faudra attendre la sortie du jeu d’early access pour en voir toutes les possibilités.

 

 

b) Tactique d’aliens

 

La série de jeu de tir à la troisième personne (TPS) Gears of War, lancée en 2006 par Epic Games, n’est pas réputée pour faire de la dentelle. Dans une Terre ravagée par des conquérants gênants, les forces de l’humanité combattent à coup de tronçonneuses et dans des armures qui rappellent un tantinet les Space Marines de Warhammer 40K. Les TPS de la série ont été pendant un temps exclusifs à la Xbox 360. Depuis, la licence a été récupérée des mains d’Epic Games par Microsoft et leur Xbox Game Studios, et c’est sous leur tutelle que parait Gears Tactic, avec les Candiens de The Coalition et les Britanniques de Splash Damage. Ceux qui connaissent le système de XCOM : Ufo Defense (1994) ne seront pas surpris : points d’action, couverture, compétences, chances de toucher. Le jeu est sympathique, mais est vendu à un prix légèrement prohibitif pour un titre du genre et pour sa durée de vie : bienvenue dans le monde du jeu tactique !

 

 

Justement, un nouveau titre de l’univers XCOM sort : XCOM : Chimera Squad. Plutôt que l’aventure d’une campagne solo scénarisée proposée dans XCOM : Enemy Unknown (2012) et XCOM 2 (2016) de Firaxis Games, le soft se resserre pour proposer une expérience plus légère, au sein d’une ville multiculturelle, c’est-à-dire qui mélange humains et extraterrestres, et où vous dirigez une force d’intervention pour vous occuper des dissidents. On garde dans la partie stratégique de la collecte de ressources, l’amélioration d’équipements et la montée en compétences de vos hommes, mais oubliez la personnalisation et les classes, car vos agents sont prédéterminés, et ont leurs propres compétences et styles de jeu à utiliser dans la partie tactique. Celle-ci propose des opérations courtes, sur des cartes plus petites, et qui se commencent par une phase d’infiltration qui laisse place à l’irruption soudaine de vos agents au ralenti, vous permettant de porter le premier coup avant de laisser la partie tactique suivre son cours avec son système de couvertures et ses points d’action. Bien que le spin-off soit présenté comme tel et vendu à un prix inférieur à ses ancêtres, il est intéressant de constater que le fil narratif est dans la droite lignée des précédents opus. Cela laisse présager qu’un XCOM 3 est peut-être sur un coin d’étagère…

 

 

c) Un 4X contre les mutants

 

Une planète, des hexagones, des cités à développer, une politique interne à gérer, des ressources à exploiter, des divisions à commander et ravitailler, des mutants à repousser, des nations à conquérir : oubliez le vieux Sid Meier’s Alpha Centauri (1996), et découvrez l’austère Shadow Empire, développé par Victor Reijkersz Designs ou VR Designs pour les intimes, et publié par Matrix. Le développeur est connu pour avoir développé une tripotée de wargames comme la série Advanced Tactics. Ici, si vous passez outre l’interface et les graphismes sommaires, vous retrouvez un jeu d’une rare profondeur, qui mêle le wargame au 4X, et contient suffisamment de mécaniques pour passionner le joueur imaginatif. A réserver aux passionnés du genre.

 

 

Jeux du 2e trimestre 2020 :

  • 4X : Shadow Empire
  • City-builder : Before We Leave, Endzone : A World Apart, Industries of Titan
  • RPG : Final Fantasy VII Remake, Mount & Blade II : Bannerlord
  • STR : Command & Conquer : Remastered Collection
  • Stratégie-tactique : XCOM : Chimera Squad
  • Tactique : Desperados III, Gears Tactic

 

Jeux du 1er trimestre 2020 :

  • FPS : Black Mesa, Call of Duty : Warzone, Doom : Eternal, Half-Life : Alyx
  • Gestion : Yes Your Grace
  • RPG : Temtem
  • Simulation de vie : Animal Crossing : New Horizons
  • STR : Warcraft 3 : Reforged
  • Tactique : Broken Lines, Panzer Corps 2, The Dark Crystal : Age of Resistance Tactics

 

Editions de l’Actu vidéoludique du Captain :

 

Liste des jeux vidéos du site.

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