Actu vidéoludique du Captain – 4e Trimestre 2019

Après un retard d’environ un trimestre pour une actu vidéoludique trimestrielle, je me suis dit que c’était le moment de clore l’année 2019, à un moment où nous étions encore insouciants. Notez d’ailleurs qu’entre Death Stranding, Surviving the Aftermath et Phoenix Point, nous étions peut-être avertis en avance de ce qui allait arriver ! Plus sérieusement, nous verrons ainsi des zoos, de la gestion de tribu, de la Seconde Guerre mondiale et un zeste de wargame contemporain.

 

I. Sabre au clair (les grosses sorties)

 

a) Action

 

Si vous avez un peu suivi l’actualité de fin d’année, elle tourne autour du studio américain Respawn Entertainment, responsable des FPS de mécha Titanfall (2014-2016) et du battle royale Apex Legends (2019), et s’étant aventuré dans l’aventure jedi avec Star Wars : Fallen Order, un jeu d’action-aventure où l’on dirige un padawan ayant survécu aux purges, découvrant son environnement grâce à la force, et vainquant ses adversaires avec un système de combat à la troisième personne, alternant esquives, parades et coups spéciaux. Le jeu a trouvé son public, et l’éditeur Electronic Arts n’a pas reproduit les errances de la sortie de Star Wars Battlefront II (2017).

 

 

On ne pouvait pas non plus manquer le retour d’Infinity Ward et de la série Modern Warfare, qui avait constitué le tournant de la série (2007-2011), avec Call of Duty : Modern Warfare, un reboot où on retrouve un jeune Captain Price, un gameplay plus lourd et lent, un solo immersif malgré quelques liens vers une actualité brûlante posant la question du politiquement correct, la Russie ayant d’ailleurs interdit le soft sur son sol, un mode multijoueur correct qui déploie du 32v32, et même très récemment, en l’occurrence en 2020, un mode battle royale (un autre !) qui se révèle plutôt mieux réussi que le Black Ops IIII (sic) de 2018.

 

 

Si l’on vous dit BattleTech, cela fait référence à la série de jeux de plateau, de RPG et de jeux vidéos concoctés depuis 1984 dans un monde de science-fiction où les guerriers se battent dans des énormes coquilles de métal, ce qui ne choquera pas les fans d’animés qui ont de quoi faire depuis 1979 avec Mobile Suit Gundam. Dans cet univers, on alterne entre les jeux de plateau, les jeux de rôle avec Mechwarrior, et les jeux vidéos. Nous avons parlé récemment du BattleTech (2018) des Américains de Harebrained Schemes qui reprend l’aspect tactique en n’ayant que peu de choses à voir avec le premier BattleTech de 1988, de Westwood Studios avant leur immersion dans le STR. Pour la série Mechawarrior, les éléments de gestion et de combat en temps réel datent de 1989. Le quatrième opus de cette série, intitulé sobrement Mechwarrior IV : Vengeance (2000), était développé par Fasa Interactive, les papas de l’univers original, quelques années avant le rachat de la licence. Dix-neuf années et quelques autres séries de la franchise vidéoludique BattleTech plus tard, le Mechwarrior 5 : Mercenaries arrive donc, développé par les Canadiens de Piranha Games, qu’on connait pour de petits softs, ou le FPS reboot raté Duke Nukem Forever (2011), qu’ils ont partagé avec Gearbox Software. De l’eau a coulé sous les points, et le soft mélange donc la gestion d’une bande de mercenaires acceptant des missions pour ensuite contrôler les mechas pour détruire l’adversaire, dans des combats à morts bien bourrins avec des robots disproportionnés.

 

 

b) RPG

 

Mais c’est aussi l’arrivée des Estoniens sur le marché du RPG, avec l’excellent Disco Elysium de ZA/UM, qui renoue avec une aventure où l’univers, le scénario, les nombreuses compétences et le combat s’entremêlent pour proposer une expérience roleplay de qualité. Pendat ce temps, le studio allemand à l’origine des RPG médiévaux-fantastiques Gothic (2001-2006), pirato-fantastiques Risen (2009-2014) et de science-fiction Elex (2017), en l’occurrence Piranha Bytes alias Pluto 13, rachetés en 2019 par les Autrichiens de THQ Nordic Games, a fait paraitre gratuitement aux possesseurs du premier opus une démo technique pour le reboot de leur premier RPG. Celui-ci était une réussite par son côté ouvert, sa progression jouissive, mais avec un système de combat et une gestion d’inventaire particulières. La démo technique reprend les graphismes (on s’en serait douté), mais touche aussi à l’écriture (moins inspirée) et au système de combat plus technique qu’auparavant. Reste à voir ce que cela donnerait en jeu complet si d’aventure le studio se lance dans cette entreprise.

 

 

c) Autres

 

Enfin, Kojima Productions a sorti Death Stranding, un jeu de livreur où tout le monde reste confiné chez lui (ça ne vous rappelle rien ?) à cause des horreurs qui écument le monde. Restez chez vous !

 

 

II. Vilaine IA (4X)

 

En 2009, AI War : Fleet Command, développé par Arcen Games, nous mettait dans la peau d’humains devant repousser de leur univers des légions de vaisseaux contrôlés par des intelligences artificielles. Au fur et à mesure de votre rébellion, l’IA prend conscience de votre menace, et s’adapte en conséquence, vous forçant sans cesse à vous renouveler. Ce 4X en temps réel revient donc avec Ai War II, qui reprend les ficelles du soft initial avec quelques améliorations pour alléger le micro-management, notamment avec un système de flottes pour organiser la tripotée de vaisseaux et permettre de vous concentrer sur les tâches stratégiques.

 

 

III. De la contre-insurrection aux zoos (gestion)

 

Le studio britannique Ndemic Creations ne fait pas dans la dentelle. Après leur Plague Inc. paru en 2012 où vous devez créer et améliorer un virus afin de plonger toute la planète dans une pandémie généralisée, comme vous avez pu le voir récemment revenir sur le devant de la scène avec la fameuse pandémie de Covid-19, en prenant le point de vue inverse du jeu de société coopératif Pandemic. Dans Rebel Inc. Escalation, les développeurs réadaptent leur système de jeu, où vous faites évoluer vos pratiques pour une contre-insurrection dans un pays fictif (on pense à l’Afghanistan). Il faut remettre en place l’infrastructure pour s’attirer les faveurs de la population et des provinces, contenir l’adversaire en mobilisant une armée locale lente et faible, ou des contingents internationaux chers et restant moins longtemps avec leur mandat, appuyer le tout par des frappes aériennes au risque de toucher des civils, etc. Chaque province gagnée permet d’améliorer le niveau de soutien global, qui descendra si les insurgés prennent le contrôle de l’essentiel de la zone. Un soft efficace qui nous fait quand même nous poser la question de la visée politique.

 

 

Frontier Developments, qu’on connait pour la série RollerCoaster Tycoon (2002-2005) et qui a développé le Zoo Tycoon de 2013, nous avait émerveillé avec son simulateur de parc d’attractions Planet Coaster (2016), et un peu moins avec Jurassic World Evolution (2018). Planet Zoo remet tout le monde d’accord, avec une gestion approfondie de vos animaux, de leur enclos, de leur milieu de vie, de leurs besoins et j’en passe, le tout dans une simulation de parc où vous devez malgré tout gagner de l’argent, chercher de nouvelles espèce pour ouvrir de nouveaux enclos, dans un bel enrobage graphique.

 

 

Les Finlandais d’Iceflake Studios, après quelques softs mobiles divers, ont fini par raccrocher avec le jeu de gestion post-apocalyptique, en étant édité par rien de moins que Paradox Interactive. Surviving the Aftermath, successeur spirituel de Surviving Mars et de la série des jeux de gestion de survie à la Banished, propose d’alterner phases de construction et de gestion de la santé de vos ouailles en construisant des bâtiments et en mettant en place des zones de collecte, et phases sur la carte du monde où vous pouvez aller chercher des ressources, parfois chez des populations moins bien intentionnées. Les graphismes sont assez simples, et le jeu doit encore s’étendre suffisamment pour avoir plus de contenu.

 

 

Les jeux de stratégie et de gestion textuels ne sont pas légion, d’autant quand ils sont enveloppés dans un lore riche qui impose au joueur de naviguer parfois à vue en s’appuyant sur une poignée de conseillers qu’il choisit pour sa tribu dans des temps immémoriaux et divins où les escarmouches et le vol de bétail côtoient l’esclavage et les races non-humaines. C’était en tous les cas le synopsis de Kings of Dragon Pass (1999). Six Ages : Ride like the Wind, développé par A Sharp, reprend ainsi l’univers de Glorantha, fondé par Greg Stafford et adapté dans plusieurs jeux de rôles, dont RuneQuest. Comme d’habitude, le jeu propose de gérer un conseil, des nobles, des guerriers et votre peuple, avec un ensemble de choix à faire pour réaliser des sacrifices pour les dieux, organiser la vie courante ou les relations avec les autres tribus, avec des conséquences à long terme parfois un peu cryptiques.

 

 

Les maniaques d’optimisation et de gestion de chaines de production ont de quoi faire en ce moment, de Factorio (2016) à Satisfactory (2019). Autonauts nous place dans un monde gentillet où il faudra malgré tout devenir un maniaque de la programmation pour mettre en place ces dites chaines : des robots pour couper du bois, des robots pour transformer le bois en planches, des robots pour transporter le bois, des robots pour réalimenter les robots, et j’en passe… L’alpha est toujours disponible gratuitement, l’occasion de voir si vous avez la fibre.

 

 

Pour terminer, les Sud-Coréens de Cassel Game ont développé Ratropolis pour le sortir en early-access. Le jeu mêle gestion, jeux de carte, et défense en vous plaçant sur un plan en deux dimensions, semblables à un certain Kingdom, où il faut développer votre force de défense.

 

 

IV. Histoire ou monstruosités (Stratégie et stratégie-tactique)

 

La résurrection de la série Age of Empires est définitivement lancée. Après le succès d’Age of Empires II HD en 2013 et la sortie de nouvelles extensions par le studio Forgotten Realms, l’année 2019 aura vu l’arrivée d’Age of Empires : Definitive Edition, et d’Age of Empires II : Definitive Edition. Dans ce dernier soft, les graphismes et les campagnes ont ainsi été remaniées, les graphismes ont été rehaussés, les musiques ont été réarrangés, et le multijoueur est plus stable qu’auparavant. En bref, le soft de 1999 connait désormais sa troisième vie : on redécouvre les différences substantielles entre chaque civilisation, le rythme effréné des confrontations, la folie des raccourcis claviers, et le fait de devoir alterner entre gestion de l’économie et raids militaires. Il ne reste donc qu’à attendre la version définitive du troisième opus, pour enfin voir arriver Age of Empires IV, développé en ce moment par Relic Entertainment.

 

 

Si vous avez lu mon article sur Ufo : Enemy Unknown, vous connaissez déjà le principe de Phoenix Point, développé par non moins que le papa de l’opus original Julian Gollop avec le studio bulgare Snapshot Games : une menace extraterrestre force une organisation secrète à intervenir, en envoyant des troupes, en récoltant des informations sur la nature de la menace, et en améliorant en conséquence l’armement pour enfin dépasser l’adversaire. La menace vient ici des profondeurs, avec des créatures bien plus dérangeantes que les traditionnels ET de l’opus original, avec un arsenal bien plus science-fiction que ce à quoi on était attendu, rappelant l’ancien et vénérable Laser Squad. A vous de réactiver dans un monde dévasté par une pandémie les anciennes bases. Malgré tout, le jeu est perfectible.

 

 

V. La Seconde Guerre mondiale en forme (Tactique)

 

Si vous voulez une expérience wargame sans lire de longs manuels et sans essayer de comprendre des dizaines de mécaniques entremêlées, le deuxième opus de la série Unity of Command de 2×2 Games est faite pour vous ! Il y a toujours du brouillard de guerre, du tour par tour, des lignes de ravitaillement et une IA retorse, ainsi que de nombreuses composantes à utiliser de concert dans les batailles historiques de la Seconde Guerre mondiale, mais l’enrobage graphique et l’interface claire et concise rendent l’expérience moins traumatisante.

 

 

Prenez Darkest Dungeon (2015) avec ses combats au tour par tour punitifs, mettez ça en pleine Seconde Guerre mondiale, mixez-le tout avec des grenades et des couverts, et vous obtiendrez Warsaw, développé par Pixelated Milk.

 

 

Contrairement à nos jeux de stratégie, la guerre s’est longtemps faite à la voix, sur le terrain, ou plus récemment avec des radios. C’est cette partie du commandement que Radio Commander vous propose d’expérimenter. En tant qu’officier, vous voilà dans votre camp, face à une carte, et une radio à l’oreille pour communiquer à vos hommes, qui vous rendent compte de leur situation, de la présence d’ennemis ou non. A vous de coordonner tout ce petit monde, avec comme seule limitation la carte devant vous et votre solitude pour planifier vos actions et vos frappes d’artillerie.

 

 

Si vous connaissez les films John Wick, vous savez qu’il s’agit de Keanu Reeves qui tue des gens. Les gens en ont donc fait un jeu, John Wick Hex où vous gérez action après action John dans une quête pour tuer l’ensemble des ennemis sur la carte, en leur tirant dessus, en les neutralisant par derrière ou au corps-à-corps, avec chaque seconde qui compte. Un petit jeu sans prétention, qui nous rappelle le FPS Superhot (2016) et sa gestion du temps.

 

 

VI. Les conflits ont la vie dure (wargame)

 

Si vous avez aimé Command : Modern Air / Naval Opérations (2013), qui simule avec une rigueur certaine les affrontements de la Guerre Froide jusqu’aux conflits contemporains en simulant tous les matériels modernes dans un wargame aux mécaniques pointues, vous aimerez sûrement Command : Modern Operations, qui reprend les mécaniques de son grand frère avec des matériels terrestres. De quoi terrifier le quidam. Le jeu est toujours développé par les Grecs de Warfare Sims, édité par Matrix Games, et se pose comme le successeur de l’illustre Harpoon (1989). Le jeu inclut désormais des scénarios hypothétiques, et une version « professionnelle » est courtisée par les industries de défense et les organismes gouvernementaux de recherche stratégique britanniques. C’est dire.

 

 

Les développeurs de Fury Software développent la série Strategic Command depuis 2002, qui reprend les deux guerres mondiales avec force hexagones, unités, et tour par tour, dans un ensemble souvent aride nous mettant dans la peau d’un camp entier. Cette fois, il s’agit de Strategic Command : World War I. Tout comme l’opus de 2018 sur la Seconde Guerre mondiale, le soft a amélioré ses graphismes, simplifié la façon de sélectionner des ordres pour les troupes, et se joue toujours en ayant en tête les mécaniques tirées d’un manuel velu. On ne se refait pas.

 

 

Conclusion

 

Cet épisode clôt ainsi l’actu vidéoludique du Captain de l’année 2019. Nous verrons bientôt si le prochain aura autant de retard. D’ici là, restez chez vous.

 

Liste des jeux du 4e trimestre 2019 :

  • 4X : AI War II
  • Action : Call of Duty : Modern Warfare, Death Stranding, Mechwarrior 5 : Mercenaries, Star Wars Jedi : Fallen Order
  • Gestion : Autonauts, Planet Zoo, Ratropolis, Rebel Inc. Escalation, Six Ages : Ride like the Wind, Surviving the Aftermath
  • RPG : Disco Elysium 
  • Stratégie en temps réel : Age of Empires II : Definitive Edition
  • Stratégie / tactique : Phoenix Point
  • Tactique : John Wick Hex, Radio Commander, Unity of Command II, Warsaw
  • Wargame : Command : Modern Operations, Strategic Command : World War I

 

Liste des jeux du 3e trimestre 2019 :

  • 4X : Age of Wonders : Planetfall, Field of Glory II : Empires, Interstellar Space : Genesis
  • Action : Borderlands III, Control, The Surge II
  • Autres : Ancestors : The Humankind Odyssey
  • Gestion : Tech Corp
  • RPG : Greedfall, World of Warcraft : Classic
  • Stratégie : Ancestors Legacy : Saladin’s Conquest, Men of War 2 Assault Squad : Cold War
  • Stratégie-tactique : Total War : Warhammer II – The Hunter and the Beast
  • Tactique : Fantasy General II, Overland, Spaceland, Warhammer 40K Mechanicus : Heretek

 

Liste des jeux du 2e trimestre 2019 :

  • Action : A Plague Tale : Innocence, Days Gone, Mordhau, Mortal Kombat 11, Rage II
  • City-builder : Anno 1800
  • Gestion : Overcrowded : A Commute ‘Em Up, Railroad Corporation, Rescue HQ : The Tycoon, Rise of industry, Satisfactory, Weedcraft Inc.
  • Grande stratégie : Imperator : Rome
  • Stratégie-tactique : Total War : Three Kingdoms
  • Tactique : Pathway, Rule the Waves 2, Totally Accurate Battle Simulator, UBOAT
  • Wargame : Steel Division II

 

Liste des jeux du 1er trimestre 2019 :

  • 4X : Civilization VI : Gathering Storm, Jon Shafer’s At the Gates, Warhammer 40K Gladius – Relics of Wars : Tyranids
  • Action : Genesis : Alpha One
  • City-builder : Dawn of Man, Foundation, Tropico VI, Worker and Ressources : Soviet Republic
  • Gestion : Meeple Station
  • Survie : Subnautica : Below Zero
  • Tactique : Battlefleet : Gothic Armada 2, Wargroove
  • Wargame : Command : Modern Air Naval Operations – Desert Storm

 

Editions de l’AViC (2019) :

 

Editions de l’AViC (2018) :

 

Liste des jeux vidéos du site.

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