Actu Vidéoludique du Captain – 1er Trimestre 2019

Nous voilà reparti pour cette année 2019 avec nos actus trimestrielles sur les jeux vidéos à caractère essentiellement stratégiques, tactiques ou historiques, et ce pendant que From Software fait paraître Sekiro : Shadow Dies Twice où un ninja doit combattre à mort pour la gloire d’un seigneur féodal dans un monde morbide, qu’Ubisoft lance The Division 2, TPS où le post-apocalyptique se lie à un  techno-thriller à la Tom Clancy, que 4A Games nous plonge dans le FPS soviétique anti-mutants Metro : Exodus et que Capcom livre son jeu de combat anti-démons Devil May Cry 5. C’est le vingtième épisode de la série commencée en septembre 2016 : nous y parlerons dictature, néolithique, tribus et vaisseaux spatiaux.

 

La tribalité en demi-teinte (4X)

 

Un des anciens développeurs de l’équipe de la série à succès de Civilization, et plus particulièrement du cinquième opus développé par les Américains de Firaxis Games, j’ai nommé Jon Shafer, a décidé de travailler pendant plusieurs années sur sa version du 4X, en solitaire. At the Gates vous met ainsi dans la peau d’une tribu de celtes ou assimilés, à l’époque de la déliquescence du pouvoir central de l’Empire Romain d’Occident. Malgré une interface perfectible, le jeu est complété utilement par un bon système d’infobulles, permettant de nous immerger dans la vie d’un campement de nomades. Vous formez des tribus, ayant leurs propres sensibilités, et pouvant se spécialiser dans la chasse, l’artisanat, la cueillette et j’en passe, afin de les envoyer à droite et à gauche pour récupérer des ressources, et faire survivre votre peuple à travers les saisons, et particulièrement l’hiver. Les débuts sont à ce titre assez punitifs, car il vous faut vous développer sans épuiser les ressources naturelles, et en gérant au mieux les tribus, leurs compétences et vos recherches technologiques. Au bout d’un certain temps de développement, de déplacement du camp principal, il est possible de s’implanter pour de bon sur un emplacement fixe et de construire enfin en dur pour développer un nouveau royaume. Pourtant, les critiques font état d’un certain manque de finition, surtout concernant vos rivaux, faisant d’At the Gates davantage une simulation économique, en perdant le côté politique, ce qui est dommage.

 

 

Du néolithique à la dictature (City-builder)

 

En attendant l’arrivée d’Ancient Cities, un certain Dawn of man est sorti en early access, en surfant sur la vague actuelle des city-builder à l’aspect survie marqué hérité de la sortie d’un certain Banished en 2014. Madruga Works est plutôt coutumier du fait, puisque son précédent jeu, Planetbase (2015), nous mettait à la tête d’une colonie sur Mars où l’oxygène, l’eau, et la nourriture ne sont pas à prendre à la légère pour la survie de votre communauté. Dans Dawn of Man, un brusque saut dans le temps nous ramène à l’époque de la préhistoire pour faire subsister votre tribu autour de la chasse, de la cueillette, tout en développant différentes technologies et en vous prémunissant des dangers liés aux famines, aux bêtes sauvages ou encore à des tribus rivales. Le jeu manque encore de contenu sur le long terme, mais est bien travaillé pour le moment : on y construit ses huttes, ses feux de camp, on habille ses ouailles avec les peaux séchées des bêtes chassées, et on les regarde vivre et évoluer, avec une interface accessible permettant d’automatiser un certain nombre de tâches de collecte et de construction d’objets, des pierres taillées aux arcs composites.

 

 

Troquant les graphismes un peu rudes du jeu précédent, Foundation parait aussi en accès anticipé. Les développeurs québécois de Polymorph Games nous offre une vision spécifique du city-builder médiéval, avec notamment la mise en place de zones interdites, de zones de collecte de ressources pour le défrichement par exemple, ou encore de zones de peuplement, autorisant les paysans sur leur propre initiative à construire leurs maisons sur les espaces désignés. Un carré de terre consiste en une certain taille, avec un nombre de ressources finis, sur laquelle vous devez des redevances à votre roi. Plus votre population et ses besoins augmentent, plus vous avez besoin d’espaces, et donc de carrés, que vous achèterez à votre royaume pour vous étendre de plus en plus. A vous les grande fermes, les circuits économiques pour produire outils, objets, nourriture, les voies commerciales, vos liens avec le roi par la guerre, et j’en passe. Là encore, le jeu manque encore de contenu sur le long terme, mais est plutôt joli.

 

 

Tropico VI est développé par les Allemands de Limbic Entertainment après avoir pris le relais de PopTop Software (le premier Tropico de 2001) et d’Haemimont Games, les premiers ayant fermés, et les seconds étant partis sur Mars avec Surviving Mars (2018). Dix-huit ans après le premier opus, comment les nouveaux venus ont-ils adapté la formule Tropico ? Eh bien en reprenant l’évolution historique des derniers opus, le système de population, les décrets du dictateur, avec comme nouveauté de mettre en place des raids pour voler des monuments par exemple, et de se développer non plus sur une île, mais sur des archipels, permettant de varier légèrement la formule. Mais sinon, rien de nouveau sous le soleil des dictatures caribéennes vidéoludiques.

 

 

Pour terminer ce tour d’horizon, comment ne pas se lancer dans la complexité des plans de production soviétiques ? Vous êtes au bon endroit avec Worker and Ressources : Soviet Republic des Slovaques de 3Division, dans un jeu aux graphismes aussi rugueux qu’une usine soviétique. Vous mettez en place des usines, des circuits de production, des routes au centimètre près pour exporter votre production. Tout doit être réfléchi et suivre un certain nombre d’étapes, du transport de vos travailleurs au convoyage de ressources. A réserver aux forcenés d’industrie.

 

Station de l’espace (gestion)

 

Vox Games revendique l’héritage spirituel de Dwarf Fortress et de RimWorld pour leur jeu de stratégie dans l’espace Meeple Station. Dans celui-ci, vous étendez votre petite colonie spatiale pièce par pièce, avec vos Meeples, ces petits êtres au caractère bien trempé pouvant se spécialiser et avoir diverses relations sociales avec leurs camarades. Vous récoltez des ressources, gérez l’oxygène, la nourriture, le confort et vous prenez bien garde à ce que tout ne dégénère pas, étage par étage. Le jeu brille moins par ses graphismes que par ses possibilités de customisation de votre station spatiale.

 

 

Escouades ou vaisseaux spatiaux ? (Tactique)

Les Parisiens de Tindalos Interactive récidivent après leur premier Battlefleet Gothic Armada, édité par Focus Home Interactive, et s’étant payé le luxe d’adapter le jeu de figurines du même nom qui traite des batailles spatiales au sein de l’univers de science-fiction riche qu’est Warhammer 40K, de la société Games Workshop. Leur deuxième opus arrive donc, avec tout simplement l’entièreté des races du jeu de figurine, ce qui est déjà un plus appréciable quand on connait la manie des DLC des jeux Warhammer ou Warhammer 40K (Total War je crie ton nom). Dans trois campagnes narratives assez réussies et mâtinées de 4X, on enchaine les batailles tactiques spatiales en temps réel, rappelant les heures glorieuses de la série Homeworld, débutée en 1999 par nos amis de Relic Entertainement (Warhammer 40k : Dawn Of War (2004), Company of Heroes (2006)), ou encore le jeu un peu moins connu qu’était Nexus : the Jupiter Incident (2004).

 

On enlève néanmoins ici la 3e dimension. Vos vaisseaux, de taille, d’armement, de caractéristiques et de capacités différentes se retrouvent face à l’adversaire dans des cartes en 2D. Chacun de vos vaisseaux utilise ses réacteurs, son armement de bord, ses postures, par exemple pour mieux viser ou pour se préparer à éperonner l’adversaire, et c’est à vous de gérer en temps réel le positionnement, pour activer compétences et armement à la bonne portée, votre vitesse, votre déploiement dans l’espace, avec l’ensemble des races présentes et de leurs possibilités : l’armement à longue portée des Taus, les capacités de déplacement des Eldars, la téléportation des Nécrons, ou encore le nombre des vaisseaux de chair et d’os Tyranides. Chaque vaisseau a ses compétences et possibilités supplémentaires, permettant de piéger vos adversaires avec des bombes, de le surprendre avec des téléportations sous son nez, sans oublier d’envahir les vaisseaux adverses avec des marines, d’envoyer des escadrons de chasseurs ou de bombardiers, ou de lancer des torpilles qui partirons en ligne droite et qu’il faudra anticiper. On n’oublie pas le blindage, la gestion du bouclier, l’effectif de chacun des vaisseaux qui sera entamé par l’abordage jusqu’à le rendre inefficace, le moral de l’équipage et leur possible défection s’ils perdent foi en leur capitaine… L’aspect graphique est en plus assez réussi. On ne lui reproche guère que ses trois campagnes (on aimerait en voir plus), et ses flottes en taille limitée (déjà difficiles à conduire en combat en temps réel).

 

 

Le genre du jeu tactique en tour par tour où vous gérez des escouades de soldat n’est pas mort, car les Londoniens de Chucklefish veillent au grain. Editeurs entre autres du successeur coloré à Harvest Moon qu’est Stardew Valley, avant que celui-ci ne les quitte en 2018, ils proposent cette fois leur alternative à Famicom Wars, étant devenu par la suite Advance Wars, j’ai nommé Wargroove. Ils proposent un univers fantasy coloré, où vos héros côtoient archers, cavaliers, magiciens et j’en passe pour vous battre sur des cartes en deux dimensions. Vous capturez des bâtiments, recrutez des soldats ayant forces et faiblesses contre certains types d’unités, utilisez le terrain à votre avantage, et avancez vos troupes l’une après l’autre pour détruire l’adversaire, capturer sa base ou abattre le commandant adverse. Sous ses airs gentillets, le jeu se révèle plus complexe qu’il n’y paraît.

 

 

Rachat (business)

 

Paradox Interactive récupère Prison Architect (2015) des mains des développeurs d’Introversion Software, qu’on connait notamment pour le STR Darwinia (2006), et qui s’étaient fait largement connaitre avec ce jeu de gestion de prison, dont le moteur a été réutilisé par d’autres softs, comme RimWorld (2018). L’équipe d’une quinzaine de personnes vogue désormais vers de nouveaux horizons vidéoludiques.

 

 

En vrac

 

Civilization VI se paye les catastrophes climatiques, la victoire diplomatique, et des tas de petites modifications dans Gathering Storm, la deuxième grosse extension après Rise & Fall, trois ans après la sortie du jeu par Firaxis Games. Le 4X militariste Warhammer 40K Gladius : Relics of War amène les tyranides au rang des races jouables, après les Nécrons, les Space Marines les Orks et la Garde Impériale. Si vous aimez les fonds marins, l’expérience de survie et de construction Subnautica (2018) replonge dans une zone arctique avec Below Zero. Le wargame ultra complexe et complet qu’est Command Modern Air Naval Operations (2013) nous envoie en pleine Guerre du Golfe dans Desert Storm. Pour terminer, Genesis : Alpha One, développé par Radiation Blue, souhaite lier FPS et gestion, où construction de vaisseaux, recrutement de clones et combats sur des planètes sauvages sont votre quotidien.

 

 

Liste des jeux du premier trimestre 2019 :

  • 4X : Civilization VI : Gathering Storm, Jon Shafer’s At the Gates, Warhammer 40K Gladius – Relics of Wars : Tyranids
  • Action : Genesis : Alpha One
  • City-builder : Dawn of Man, Foundation, Tropico VI, Worker and Ressources : Soviet Republic
  • Gestion : Meeple Station
  • Survie : Subnautica : Below Zero
  • Tactique : Battlefleet : Gothic Armada 2, Wargroove
  • Wargame : Command : Modern Air Naval Operations – Desert Storm

 

Editions de l’AViC (2019) :

 

Editions de l’AViC (2018) :

 

Liste des jeux vidéos du site.

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