Qu’est-ce que la « Royale » ? (Marine nationale, épisode 01)

« Honneur, Patrie, Valeur, Discipline ». La devise de la Marine nationale est on ne peut plus claire. Elle est surnommée officieusement « la Royale », ou bien par référence à la rue Royale où se trouvait l’hôtel de la Marine jusqu’en 2015 avant le déménagement à Balard, ou bien en référence aux temps de structuration du corps, particulièrement entre le XVIIe et le XVIIIe siècles. C’est en effet durant cette période que se sont constitués les principaux arsenaux français, que la Marine royale a grandement évolué dans sa structure de commandement et ses modèles de bâtiments, et qu’elle a eu une place bien plus importante dans l’histoire militaire de la France, jusqu’au succès de la bataille de la baie de Chesapeake (1781) pour aider les révolutionnaires américains à vaincre le joug britannique. Cette période marque encore aujourd’hui l’onomastique des bâtiments de la Marine, il n’y a qu’à citer les frégates légères furtives de la classe La Fayette.

 

I. Une marine plurielle

 

En termes d’effectifs, la Marine nationale compte approximativement, en 2017, 35 500 hommes avec 4500 officiers, 23 300 sous-officiers, 6 850 hommes du rang et 850 volontaires, derrière les 112 000 hommes de l’armée de terre et les 41 000 hommes de l’armée de l’air. Mais c’est aussi 74 bâtiments de combat et de soutien, 17 chalands de transport, 38 patrouilleurs pour les 1100 hommes supplémentaires membres de la gendarmerie maritime, des bâtiments hydrographiques et océanographiques pour étudier les fonds marins, des remorqueurs, des porteurs de sonar et des bâtiments de déminage.

 


Le Charles-de-Gaulle, 262 mètres de long, un équipage de 1200 personnes, une capacité d’emport de 40 aéronefs et une propulsion nucléaire. Sa dernière opération a été l’opération Chammal pour lutter contre Daesh. Il est à quai depuis décembre 2016, et en arrêt technique majeur depuis janvier 2017. Il repartira bientôt pour de nouvelles missions militaires (Challenges, 2013).

 

Et n’oublions pas les 104 avions, du Rafale Marine à l’avion de soutien, ainsi que les 79 hélicoptères. La Marine représente ainsi des moyens techniques extrêmes, avec ses 281 000 tonnes de navires, septième tonnage de marine de guerre derrière les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne, le Japon et l’Inde.

 


Rafale sur le pont du seul et unique porte-avions français (Mer et Marine, 2017).

 

II. Une marine métropolitaine et d’outre-mer

 

Les bases de la Marine sont aussi bien en métropole qu’en outre-mer pour la surveillance des côtes, puisqu’il faut bien protéger la 2e Zone économique exclusive du monde, derrière celle des Etats-Unis. Définie par la convention de Montego Bay sur le droit de la mer en 1982, la ZEE est une zone d’une largeur de 200 milles marins (370 km) qui appartient à l’Etat côtier pour l’exploitation des ressources maritimes de toute nature, de la pêche à l’exploitation du pétrole.

 


11 millions de km2 de ZEE, la deuxième mondiale. Cela implique des efforts accrus pour la sauvegarde de cet espace économique gigantesque (Geostrategia, 2017).

 

La survivance de ce qu’on pouvait appeler l’empire colonial français permet ainsi à la Marine de mouiller aux quatre coins du monde : dans les Antilles françaises (Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Guadeloupe, Martinique), sur les côtes de Guyane et à Saint-Pierre-et-Miquelon pour l’océan Atlantique, sur l’île de la Réunion, à Mayotte et sur les terres australes et antarctiques françaises (TAAF) dans l’océan Indien, et en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à Wallis-et-Futuna et à Clipperton dans l’océan Pacifique. Sans compter les partenariats stratégiques.

 

Conclusion : une marine de guerre, de soutien et de défense

 

C’est une marine de guerre, capable de mobiliser avec son porte-avions des avions de combat, des hélicoptères d’attaque, des frégates aux rôles divers. Elle peut appuyer les forces au sol sur les côtes grâce aux armes lourdes des navires, projeter des troupes avec les commandos marine et les fusiliers marins afin de réaliser des opérations amphibies, et mettre en oeuvre le feu nucléaire à l’aide des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE). C’est une marine de soutien, fournissant des capacités de commandement via les BPC ou capable de réaliser des évacuations et de fournir des hôpitaux flottants. C’est aussi une marine de défense, qui patrouille sur les côtes, analyse les signatures radar et renseigne, tout en protégeant les intérêts économiques français, de la réglementation de la pêche au trafic d’or en Guyane, ainsi que l’intégrité territoriale des côtes françaises.

 


(Le Marin, 2013).

 

Sources :

  • Marine nationale (site officiel)
  • Mer et Marine (2017). « Un tour du monde des forces navales », en ligne
  • Ministère des Armées (2017). Les chiffres clés de la défense, DICoD, 32 p.

 

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