Actu jeu vidéo du Captain : novembre 2022

On se retrouve comme chaque mois pour l’Actu jeu vidéo du Captain pour les sorties jeu vidéo du mois de novembre 2022. Dans ce 31e épisode, on parlera de dieux énervés avec God of War, de pestilentes personnes à tuer dans Warhammer 40K Darktide, de dragons ou de hérissons à mener dans World of Warcraft comme dans Sonic, jusqu’à devenir aussi chèvre que dans Goat Simulator.

 

 

Feu à volonté (Shooters)

 

Les Suédois de Fatshark ont acquis leur réputation avec le hit Warhammer : End Times – Vermintide (2015). Reprenant le principe du shoot coopératif à 4 à la Left 4 Dead (2008) face à des hordes d’ennemis et des créatures spéciales impliquant une bonne coordination, Vermintide transposait le tout dans le monde de Warhammer Fantasy, aux commandes d’une des classes disponibles avec ses spécificités. Warhammer : Vermintide 2 (2018) a ensuite amélioré en tout point l’expérience, pour l’isoler d’un simple clone de Left 4 Dead, en rajoutant aux hommes-rats les créatures du Chaos et en permettant le choix pour les cinq classes disponibles de plusieurs carrières. Fin 2019, le deuxième opus s’est vendu à pas moins de 2 millions d’exemplaires. C’est donc avec aplomb que les Suédois se lancent cette fois dans l’univers de Warhammer 40K, avec Warhammer 40000 : Darktide. Aux commandes de quatre classes, vous vous enfoncez dans une cité-ruche et l’architecture SF gothique de l’univers face à des hordes d’humains corrompus par Nurgle qu’il s’agira de massacrer par pelletée à l’aide d’armes de corps-à-corps et d’armes à distance, que vous soyez un vétéran de la Garde Imépriale, un bourrin Ogryn, un taré Fanatique ou un sorcier Psyker. Si l’expérience s’impose comme solide, avec en plus un fond narratif plus fourni, il manque encore un brin de finition pour l’end-game, même si le soft est destiné à recevoir de plus en plus de contenu et de classes.

 

Le dernier projet des Polonais de Flying Wild Hog se montre donc. Connus pour avoir ressuscité la franchise de FPS Shadow Warrior (2013-2022), mais aussi pour avoir tenté de nouvelles choses comme le jeu de samurai en vue de côté court mais efficace Trek To Yomi, que vous retrouverez en test sur cette chaîne, c’est au tour du TPS western-fantastique Evil West de se dévoiler. Dans un monde peuplé de vilaines créatures, on dirige un chasseur de vampires cow-boy qui utilise différentes armes, compétences et combos pour massacrer gaiement des cohortes de monstres. Le combat satisfaisant et varié, profitant de nouveautés constantes au fil de l’aventure en améliorant armes et compétences, permet d’utiliser aussi bien des armes à feu et des armes électriques que des gantelets pour tabasser à main nue les pauvres créatures vous faisant face, dans une aventure un peu trop dirigiste d’une dizaine d’heures menant seulement d’arènes en arènes.

 

Paru en 2002, Gungrave des Japonais de Red Entertainment propose de jouer un mystérieux personnage trainant un cercueil avec lui et portant deux flingues pour massacrer à tour de bras une bande de méchants dans une ambiance d’animé japonais, avec à la manette pour le character-design et l’histoire Yasuhiro Nightow de Trigun, le tout dans un style cell-shading. Il s’agit donc d’action à l’ancienne où on tape et tire sur toutes les personnes présentes et sur tous les objets à l’écran pour monter des combos permettant d’utiliser des armes spéciales tirées du cercueil. Très court, il est suivi de Gungrave : Overdose (2004) développé cette fois par le studio Ikusabune Co, et même d’une série animée en 2003. Vingt ans après le premier opus, c’est au tour des Sud-Coréens d’Iggymob de proposer la suite de la série avec Gungrave : GORE. On retrouve plus ou moins le même gameplay, le même sentiment de puissance et la même technicité, le même héros mutique, mais également une technique bien en-deça de la moyenne qui rangent le soft au rang des TPS un peu génériques. La perte du cell-shading a tout de même été compensée par le biais d’une récente mise à jour, mais ce ne sera quand même pas avec cet opus qu’un nouveau public se mettra à la licence.

 

Si vous aimez les méchas et le shoot multijoueurs, vous serez intéressés par War Robots : Frontiers de Pixonic, où vous vous retrouvez à capturer des points et tuer les adversaires aux commandes de différents mechs armés de différentes armes.

 

The Knight Witch est un shoot’em up avec du vol et du tir sur différents cibles, mais aussi des chemins à débloquer à l’aide de nouvelles armes, le tout avec quelques parties plus adroites où il faut arriver à combiner les dash pour éviter les pièges motels, aux commandes d’une sorcière.

 

Rapide au combat (Action)

 

Si on connait SIE Santa Monica Studio, c’est parce qu’ils s’occupent de la série de tabassage mythologique God of War depuis 2005, qui met en scène Kratos, un guerrier spartiate torturé par Arès et qui finit par le supplanter avant de massacrer à tour de bras le Panthéon grec où on enchaine des attaques spéciales et des Quick Time Event ou QTE ultra-violents. Après la trilogie de 2005-2010, Kratos s’est plus ou moins pacifié et s’est replié dans le panthéon nordique. God of War (2018) voit donc un Kratos un brin plus calme, accompagné de son fils, écumer en vue derrière l’épaule les neuf mondes avec un contenu plus étoffé avec une longue aventure et moult quêtes secondaires, un gameplay qui se rapproche de l’Action-RPG avec des compétences à débloquer et de l’équipement à divers niveau de rareté, et des graphismes de haute facture avec un déroulé sans aucun temps de chargement, faisant du titre un des plus appréciés de sa génération, vendu en 2022 à 23 millions d’exemplaires, et récompensé aux Game Awards 2018 comme meilleur jeu et meilleure réalisation. Autant dire que sa suite était plutôt attendue. God of War : Ragnarok va ainsi plus loin dans la découverte du panthéon nordique du fait de l’arrivée du Ragnarok, avec notamment Odin et Thor, prolonge l’histoire intéressante du titre précédent et la relation entre Kratos et son fils, et rajoute globalement des ennemis supplémentaires sans changer le gameplay global du titre. Pour ses qualités visuelles et narratives, le soft a déjà un certain succès, mais certaines critiques pointent le manque de nouveauté et une durée de vie gonflée avec des quêtes secondaires pas toujours très intéressantes. Quoi qu’il en soit, en deux semaines, le titre s’est déjà écoulé à 5 millions d’exemplaires, un nouveau succès pour la série myhtologique.

 

Sonic n’est pas mort. Bien qu’éclipsé par son ancien concurrent Mario et ses quarante années d’existence culminant à plus de 600 millions de ventes, Sonic a tout de même plus de trente ans et près de 178 millions de titres vendus.  Le dernier soft paru sous la houlette des Japonais Sonic Team, Sonic Forces (2017), était accueilli plutôt timidement, avec des critiques louant ses graphismes mais pas son level design. Cinq ans plus tard, Sonic Frontiers souhaite proposer quelque chose de neuf à ce niveau-là, par le biais d’un open-world. On se retrouve ainsi à écumer un monde, à réaliser de la plateforme à haute vitesse en 2D, en 2.5D ou en 3D, à battre différents adversaires et d’énormes boss, à accomplir moult activités annexes. Clairement, c’est ce que les fans attendaient pour renouveler la franchise, et cela se traduit en un mois par 2,5 millions de ventes.

 

 

We Who Are About To Die de Jordky Lakiere repose sur des combats à la Mount & Blade, avec des directions où porter votre arme avec votre souris pour triompher des adversaires dans des arènes de gladiateurs, avec une plus grande attention à la physique des armes et boucliers. Au-delà de ça, vous devrez évidemment satisfaire votre public, prendre soin de votre champion, et vous équiper pour venir à bout des challenges.

 

The Chant de Brass Token est un survival-horror d’action où vous percez les mystères d’une secte en tabassant des monstres pas beaux. Vous aurez des pouvoirs et une jauge de mental à gérer par la méditation.

 

Dans les vieux pots (RPG)

 

Chaque nouvelle itération de la série Pokemon ou Pocket Monsters est toujours accueilli d’un certain succès, et ce n’est pas le dernier Pokemon Scarlet and Violet qui me dira le contraire, avec dix millions de ventes en trois jours. Depuis 1996, la série Pokemon essaime sur les consoles de Nintendo. Après 22 titres répartis en huit générations de Pokemon, le nouveau titre mise sur la neuvième génération, avec une centaine de nouvelles créatures à capturer, dompter et former pour les faire combattre au tour par tour d’autres dresseurs, le tout dans un open-world. Seulement, comme depuis quelques titres, le jeu est techniquement daté avec des baisses régulières de framerate et des textures loin d’être aux standards actuels. Avec en plus un gameplay qui reste sensiblement le même, le soft a reçu de nombreuses critiques acerbes de la part des joueurs. Reste que le soft, capitalisant sur l’aura de la série, obtient tout de même un succès commercial impressionnant : où est donc l’incitation à changer la recette ?

 

Dans le monde du JRPG, au-delà des studios japonais les plus connus, il faut aussi compter avec tri-Ace, qu’on retrouve derrière le système de combat original avec des flingues de Resonance of Fate (2010), la série aux sacrifices émouvants Valkyrie Profile (1999), mais aussi la série de science-fiction Star Ocean depuis 1996. Celle-ci sombre pourtant opus après opus, notamment après le cinquième opus Integrity & Faithlessness (2016), dont le scénario et le recyclage d’animations n’ont pas convaincu. Six ans après, Star Ocean : The Divine Force essaye de relever la barre. Les zones y sont plus larges et ouvertes, on peut utiliser un jetpack pour s’y déplacer, l’action a été remaniée pour être plus dynamique et efficace, même si on garde un scénario un brin convenu à base d’arrivée sur une planète à l’âge médiéval et de lutte contre un méchant empire, et des menus d’un autre âge. S’il s’agit de l’opus de la dernière chance, il n’est pas encore certain que cela suffira à relancer la série, surtout au vu des ventes pour l’instant assez décevantes.

 

Pour les tactical-JRPG au tour par tour, on retrouve des séries comme Fire Emblem (1990) ou Disgaea (2003), mais un des opus les plus populaires et influents a été Tactics Ogre : Let Us Cling Together (1995) des Japonais de Quest, deuxième opus de la trilogie de tactique en temps réel Ogre Battle, et qui a notamment inspiré le très populaire Final Fantasy Tactics (1997). Avec une histoire prenante, des tas de personnages avec diverses classes et races, une grande flexibilité pour choisir compétences et sorts, des cartes de tarot pour booster des combattants, le soft a marqué son temps. Tactics Ogre Reborn reprend donc ce soft iconique pour une version remasterisée.

 

Les Japonais de Live Wire dévoilent Harvestella, qui veut mélanger comme la série Rune Factory la simulation de vie et le RPG d’action. Il faut ainsi se balader, rencontrer des inconnus, améliorer les relations avec vos compagnons, transformer sa maison, cultiver son jardin, et récolter des ressources dans la nature mais aussi sur des monstres qu’on tabasse avec un système de combat un brin simpliste, le tout avec quelques compétences à acquérir et une classe à choisir en début d’aventure. Un mix intéressant mais déjà vu.

 

Le vieux et vénérable World of Warcraft, initialement paru en 2004, compte désormais sa neuvième extension, deux ans après Shadowlands, j’ai nommé Dragonflight. On y compte une nouvelle race, les Dracthyr, une nouvelle classe associée pour maitriser l’art draconique, de nouveaux environnements, donjons, raids, et une refonte des talents et du craft. De quoi relancer l’intérêt ? Peut-être, vu le mauvais accueil des deux dernières extensions, mais peut-être pas, le soft étant plutôt accueillie modérément par les joueurs.

 

Survivre (City-builder)

 

Après avoir écumé la culture illégale de beuh dans Weedcraft Inc. (2019), Vile Monarch se décide à un autre trip dans Floodland. La civilisation a disparu face à la montée des eaux, et vous devez désormais tout reconstruire. Vous commencez par mettre en place les structures essentielles, faites vos recherches, puis partez en exploration pour rencontrer les clans des autres iles. Chaque clan a son idéologie politique, et il faudra ainsi composer de plus en plus par vos choix avec les uns et les autres pour éviter toute sédition.

 

Au style graphique particulier, The First Men de The Gathering Tree repose sur un système de jeu inspiré de RimWorld où l’on joue une poignée d’humains dans un monde fantastique qui vont devoir monter en compétence et récupérer des ressources pour développer leur petit village.

 

Lands of the Vikings de Laps Game est un city-builder à la Banished où vous devez manager un village de Vikings pour les faire prospérer et passer le terrible hiver. Pour ce faire, vous aurez évidemment des bâtiments de ressources, des employés à manager avec leurs compétences adaptées au travail que vous voulez leur faire faire, et une attention à l’environnement.

 

Ballads of Hongye d’Amazing Seasun est un city-builder orientalisant dans lequel vous devez remplir des objectifs pour aller de défis en défis pour gérer correctement votre province. Néanmoins, les jours défilent extrêmement rapidement, les objectifs sont plutôt difficiles et il faut même jusqu’à adapter sa production aux différentes saisons, n’espérez donc pas un jeu relaxant.

 

Attention aux détails (Tactique)

 

Winter Falling : Battle Tactics des Polonais de 7A Games est un jeu de tactique aux graphismes minimalistes dans lequel vous dirigez une bande de mercenaires, répartis en unités tactiques. Vous devez gérer le recrutement, l’alimentation et la récupération de missions pour vous déplacer sur la carte du monde et rejoindre les zones de bataille. En jeu, il faudra utiliser la reconnaissance pour prévoir le déploiement ennemi avec divers scouts et assassins, mettre en place quelques défenses comme des pièges et des barricades, répartir vos unités d’épéistes, de cavaliers, ou vos capitaines, donnant divers bonus de placement, avant la curée. Pour donner des ordres à votre troupes, il faudra consommer un pigeon, qui revient à intervalle régulier pour vous laisser planifier vos charges ou utiliser des compétences spéciales. Un soft très original.

 

Benaeth Oresa de Broken Spear Inc. est un roguelite de cartes à la Slay the Spire, où vous dirigez deux personnages hauts en couleur pour les faire combattre des monstres, en utilisant moult compétences tirées de votre deck, permettant d’attaquer, de défendre, de contre-attaquer ou de faire monter votre jauge de charge pour délivrer l’ultime contre-attaque. On rajoute à tout cela un système d’équipe, pour proposer des combinaisons entre les deux membres de votre groupe, de l’amélioration de cartes et un style graphique original et bien réalisé.

 

Autres

 

Les Suédois de Coffee Stain Studios se sont essayés au tower-defense en vue FPS avec la série Sanctum (2011 & 2013), le jeu de chaine de production Satisfactory (2019), mais également l’étrange Goat Simulator (2014), une sorte de bac à sable volontairement buggé et avec une physique irréaliste où l’on dirige une chèvre qui peut et doit faire n’importe quoi, comme se faire rouler dessus par une voiture, sauter sur des trampolines, pousser des cailloux sur des gens ou les pousser du haut d’une grue. Ce soft décrit comme le jeu le plus idiot par ses développeurs eux-mêmes et vendu dix euros a pourtant été un de leur succès les plus importants, avec six millions de copies écoulées en un an. Goat Simulator 3, contrairement à ce que son nom indique, est donc le deuxième opus. Conservant l’aspect déjanté de son ainé, il rajoute un mode coopération et moult nouveaux défis. On continuera donc les coups de boule et les bêlements pour ceux dont c’est le kiff.

 

Les Français de Monkey Moon proposent une vison contrastée du futur avec le jeu de gestion Flat Eye, où vous êtes un manager dirigeant à distance un employé dans une station que vous devez paramétrer pour satisfaire au maximum les clients et les VIP. Vous débloquez au fur et à mesure de nouveaux produits et de nouvelles technologies, et commencez à en apprendre un peu plus sur les façons de récolter de la donnée, de modifier la mémoire, et sur le contexte global dans lequel vous évoluez, un monde gangréné par un capitalisme énervé.

 

On ne peut pas dire que les Américains d’Obsidian Entertainement sont des amateurs en matière de storytelling, quand on voit leurs réalisations, de Star Wars Knights of the Old Republic II : The Sith Lords (2004) à la série de RPG isométrique Pillars of Eternity (2015-2018). Ils aiment également les pas de côté, la preuve cette année avec Grounded, un jeu de survie où vous êtes à taille d’insectes, et le point’n’click Pentiment, paru ce mois-ci. Dans celui-ci, à partir d’un style graphique inimitable basé sur des enluminures moyenâgeuses animées, vous écumez la société de la Renaissance sur une vingtaine d’années pour élucider de mystérieux meurtres.

 

Premier jeu de Jumpship, avec dedans l’ex-fondateur et ancien PDG de Playdead derrière les jeux d’aventure cryptiques Limbo (2010) et Inside (2016), Somerville propose plus ou moins le même concept : dans une invasion extraterrestre et présumé mort, vous vous réveillez avec de nouveaux pouvoirs, et écumez un monde sans dessus dessous, sans mot dire, pour tâcher de retrouver ceux qui vous sont chers, dans une courte aventure.

 

Vampire Survivors continue d’inspirer les foules. Après Rogue : Genesia le mois dernier, c’est au tour de Spellbook Demonslayer de s’essayer au mélange entre roguelite et jeu incrémental pour faire montrer votre grimoire de niveau avec de nouveaux pouvoirs et résister aux vagues adverses.

 

Dolmenjord de Mens Sana Interactive est un puzzle-game où l’on crée des petits villages de Vikings en utilisant à profit le terrain pour mettre les routes et les bâtiments de différentes formes.

 

Liste des jeux : 

  • Action : God of War : Ragnarok, The Chant, We Who Are About to Die
  • Autres : Dolmenjord, Goat Simulator 3, Pentiment, Somerville, Spellbook Demonslayer
  • City-builder : Ballads of Hongye, Floodland, Lands of the Vikings, The First Men
  • Plateformes : Sonic Frontiers
  • RPG : Pokemon Scarlet & Violet, Star Ocean : The Divine Force, Tactics Ogre Reborn, World of Warcraft : Dragonflight
  • Tactique : Beneath Oresa, Winter Falling : Battle Tactics
  • TPS : Gungrave : GORE, Evil West, War Robots : Frontiers

 

Editions 2022 de l’Actu Jeu Vidéo du Captain :

 

Editions 2016-2021 de l’Actu Jeu Vidéo du Captain :

 

Liste des jeux vidéos du site.

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