Actu jeu vidéo du Captain – Mars 2022 : Square Enix, Weird West, Shadow Warrior, Elex…

On se retrouve pour l’épisode 23 de l’AJVC. L’Actu jeu vidéo du Captain revient sur l’actualité mensuelle de notre média préféré, notamment autour du business, des sorties majeures et des jeux de stratégie, de gestion et d’histoire, en partenariat avec Mundus Bellicus et le Journal des Stratèges. Dans cet épisode, nous allons parler des softs d’action de Square Enix pas toujours au niveau, de jeux français de Weird West à Have a Nice Death, de tradition avec Shadow Warrior 3, et du retour de Piranha Bytes avec leur dernier-né, Elex 2.

 

 

Business as usual

 

Depuis la guerre en Ukraine, le monde du jeu vidéo a lui aussi réagi avec des sanctions. Outre l’exode forcé des Ukrainiens de GSC Games World qui planchent en ce moment sur STALKER 2, de nombreuses entreprises d’hardware, comme Intel et NVIDIA, ont bloqué les ventes de composants, des services de localisation voire des ventes de nouveaux jeux ont été annulés, un niveau payant a été créé par John Romero lui-même dans Doom II (1994) pour soutenir l’Ukraine avec l’argent récolté, et de nombreux éditeurs et développeurs ont bloqué les nouvelles transactions pour la population russe. Cette réaction d’ampleur de l’industrie vidéoludique montre son importance aujourd’hui dans le secteur culturel.

 

 

Le succès du XBOX Game Pass n’est plus à démontrer au vu du nombre d’utilisateurs actifs, soit 25 millions en janvier 2022. Avec la reprise d’Activision-Blizzard par Microsoft, l’avenir semble radieux pour le service par abonnement, mais la compétition se structure. Sony a reconstruit son PlayStation Plus pour proposer plusieurs centaines de jeux sur la PlayStation mais également sur PC à travers le streaming.

 

 

Tabassage violent (Action)

 

Composé d’anciens du studio français Arkane, responsables entre autres des séries Dishonored, débutée en 2012, ou plus récemment du FPS Deathloop (2021), le nouveau studio WolfeEye Studio renoue avec le jeu d’aventure, cette fois en vue isométrique, avec Weird West. Dans un monde ouvert, vous vous baladez à pied ou à cheval dans un univers mêlant western et fantastique, à l’image du tactique Hard West (2015) de CreativeForge Games. Cette fois, l’action est en temps réel avec la présence d’un ralenti pour utiliser armes et compétences, avec une utilisation de l’environnement pour brûler, électrocuter ou acidifier ses adversaires. On retrouve cinq personnages différents avec leurs propres quêtes dont un loup-garou ou un homme maudit par une sorcière, une multitude de façons de réaliser des quêtes avec un impact sur le monde, des méthodes diverses pour réaliser ses objectifs par l’infiltration, l’action ou des voies alternatives, une carte du monde avec des rencontres aléatoires, le tout avec des pouvoirs spéciaux spécifiques à chaque personnage, du loot pour débloquer armes et munitions spéciales, et également des perks globales à débloquer pour tous les personnages au fur et à mesure.

 

 

Les Japonais de Team Ninja sont plutôt spécialisés dans l’arrachage de parties du corps dans la série Ninja’s Gaiden (2004), réputée pour sa difficulté, et même dans la série lorgnant du côté de Dark Souls Nioh (2017)… Sans compter la série de combat plutôt sexualisée Dead or Alive. En bref, on ne s’attendait pas forcément à voir arriver un remake de Final Fantasy premier du nom de 1987 avec Stranger Of Paradise : Final Fantasy Origin. Si la partie combat est appréciable, avec des finishers sanglants, des esquives diverses et des changements de jobs à la volée pour varier le gameplay, la partie Final Fantasy est un peu moins au niveau, avec des graphismes, des cinématiques, une narration et même une musique en retrait.

 

 

Pour rester dans le giron de Square Enix, même au moment de sa sortie, Babylon’s Fall a été un échec. Dans un monde médiéval fantastique à la Souls, vous dirigez un personnage dans différents couloirs pour tabasser des nuées de monstres sans âme à l’aide de différentes armes. Vos armes en main sont complétées par des armes flottantes pour switcher rapidement entre différents styles. Les combats sont vite répétitifs, mais c’est surtout l’ambiance générique du soft et les graphismes en retard qui tranchent pour cette dernière production pourtant signée des Japonais de PlatinumGames, notamment responsables de Nier : Automata (2017).

 

 

Le Canadien Andrew Shouldice a fait paraitre Tunic, un étrange jeu d’action en vue isométrique. Avec une direction artistique sympathique, Tunic vous balance directement dans les bottes de votre personnage renard, sans plus d’explications. On explore, on découvre des objets ou des armes, on trouve des trésors, on ne comprend rien aux panneaux écrits dans une autre langue, on découvre des pages d’un manuel de jeu, et on apprend au fur et à mesure la grammaire du monde avec ses ennemis, zones, raccourcis et puzzles. Il faut néanmoins apprécier ne pas être pris par la main et des combats tendus avec une endurance qui tombe très vite.

 

 

Si vous aimez les beat’em up à l’ancienne, Young Souls des Français d’1PDP, après être paru sur Stadia, s’aventure sur notre PC. Dans un monde envahi par les Gobelins avec un frère et une sœur, vous réaliserez des parades et des combos à l’aide de nombreuses armes et trésors ramassés à deux dans des arènes en vue de côté. La direction artistique est d’ailleurs plutôt sympathique.

 

 

Si vous connaissez le roguelite Dead Cells, vous ne serez pas dépaysés par Have a Nice Death des Français de Magic Design Studios. En vue de côté, vous sautez, dashez, récupérez des armes et des améliorations, et battez les nombreux adversaires. Après chaque run, vous débloquez de nouveaux items et pouvoirs à récupérer en jeu. Vous ne manquerez pas de remarquer la similitude de la direction artistique du soft et de la bande dessinée et série d’animation La Petite Mort, même si on me dit dans l’oreillette qu’ils n’ont rien à voir.

 

 

Meurtre en décalé (FPS)

 

Les Américains de Gearbox Software ont donné leur lettre d’or au genre du looter shooter. Après avoir travaillé sur des extensions de Half-Life comme Opposing Force (1999) et Blue Shift (2001), ils ont lancé leur série de FPS tactique sur la Seconde Guerre mondiale Brothers in Arms (2005-2008) avant de lancer la série Borderlands en 2009. Dans un monde de science-fiction dévasté et décalé en cell-shading, le joueur joue un des quatre personnages proposés dans un monde ouvert pour réaliser des tas de quêtes, en massacrant à tout va des adversaires à l’aide d’armes aux effets les plus incroyables les uns que les autres, générés procéduralement, et en montant de niveau pour débloquer des compétences. Le soft sera d’ailleurs une des sources d’inspirations pour la série Destiny de Bungie. Après Borderlands 2 (2012) et Borderlands 3 (2019), toujours aussi décalés avec toujours plus d’armes, un spin-off intitulé Tiny Tina’s Wonderlands et édité par 2K Games vient de sortir. Inspiré d’un contenu additionnel de Borderlands 2, on y joue cette fois non pas un personnage déjà créé, mais un avatar à personnaliser, avant d’entrer dans le monde narré par Tiny Tina, avec sa verve, qui nous immerge dans un jeu de rôle de sa création. On y explore le monde avant de tirer dans les zones instanciées sur tout ce qui bouge, toujours au milieu des commentaires de la maitre du jeu. Les habitués de la série découvriront des mécaniques de JDR décalées au service d’un même gameplay.

 

 

En 1997, dans la nuée des FPS de la première vague portée par Wolfenstein 3D et Doom, 3D Realms, connus avant 1996 comme Apogee Software, fait paraitre sur son moteur maison Build Duke Nukem 3D (1996), puis dans la foulée Shadow Warrior (1997). Les deux proposent des tonalités ridicules dans la narration et de la violence à foison. Comme son nom l’indique, vos armes seront dans Shadow Warrior des katanas, des shurikens mais également des tas d’armes à feu. Dix ans plus tard, la franchise est reprise par les Polonais de Flying Wild Hog, qui font paraitre Shadow Warrior (2013), une version modernisée avec toujours un ton ironique et de l’action old-school, un deuxième opus en 2016 avec plus de personnalisation pour vos armes et une structure plus ouverte faisant un brin penser à un Borderlands, avant le tout dernier opus, Shadow Warrior 3, qui propose un gameplay plus classique, plus couloir, avec des exécutions que ne renieraient pas un Doom Eternal. C’est justement ce qui est reproché par certaines critiques, en plus des commentaires parfois un peu trop décalés de son héros principal.

 

 

Après avoir essaimé dans l’horreur avec la série The Evil Within (2014), les Japonais de Tango Gameworks nous proposent cette fois de chasser les esprits en vue FPS avec différents pouvoirs psychiques dans Ghostwire : Tokyo. Dans une ville ultra-moderne soudainement désertée et peuplée d’esprits étranges, le joueur sera chargé de les exorciser avec un arsenal qui se renforce au fur et à mesure de l’aventure, dans un monde en structure ouverte. Si vous aimez les effets lumineux à foison et les villes japonaises, le soft vous tendra ses bras.

 

 

Factions diverses (Stratégie)

 

Développé par un seul homme, Hero’s Hour se veut être le successeur des RPG de stratégie-tactique à la sauce Heroes of Might & Magic débutée en 1995. Dans une ambiance pixel charmante, on se retrouve donc dans une partie stratégique, à balader son héros et ses unités sur la carte, à capturer des ressources, à construire des bâtiments, à recruter des troupes. Oubliez la partie tactique au tour par tour, en bataille vous choisirez le placement de vos régiments avant de les voir s’écharper en toute autonomie à la manière d’un auto-battler, en appuyant vos unités à l’aide de quelques sorts. Vous aurez onze factions à choisir au milieu de magiciens, de morts-vivants, de grosses bêtes, de démons et j’en passe, une centaine d’unités différentes, des dizaines de sorts, une vingtaine de classes, etc. Le soft fait assurément de l’œil, reste que les combats semblent un brin répétitifs sur la durée.

 

 

Si vous êtes plutôt un adepte de la complexité, le 4X Distant Worlds de Code Force offrait en 2010 une expérience riche et profonde, avec tellement de paramètres différents à gérer pour manager votre empire galactique qu’il en donnait le tournis : constructions, tous les composants de vos vaisseaux ou bâtiments stellaires, technologies, économie publique comme privée, diplomatie, guerre, et pourtant le soft vous recommandait de profiter des possibilités de l’automatisation pour faire gérer des pans entiers du jeu par l’IA pour vous concentrer progressivement sur l’ensemble des mécaniques. CodeForce revient donc avec Distant Worlds 2 pour proposer une expérience mieux réalisée, avec des sprites remplacés par des modèles 3D. Reste que le jeu a encore une interface perfectible et quelques bugs, en cours de correction. A réserver aux férus de conquête spatiale.

 

 

Si vous appréciez les STR à la sauce Age of Empires, vous serez peut-être intéressés par TFC : The Fertile Crescent de Wield Interactive, pour vous lancer dans les anciennes civilisations. Avec un choix de bâtiments et d’unités qui reste limité, vous aurez les mécaniques de base qu’on attend d’un STR au sein d’un univers très coloré : habitants, habitations, fermes, bâtiments militaires, murs, tours, et tabassage d’adversaire, avec en bonus un arbre de technologie. Encore en early-access et avec une seule faction, on attend de voir ce que les développeurs vont faire pour augmenter le potentiel de leur soft-hommage.

 

 

Le tower-defense n’est pas encore mort. La série Orcs Must Die de Robot Entertainment essaime depuis 2011 en nous faisant repousser aux commandes d’une classe de personnages des vagues d’Orcs en mettant en place tourelles et pièges, et en tapant dans le tas comme dans un jeu d’action. Mais il n’est pas le seul dans le secteur. Développé par Chromatic Games, la série Dungeon Defender, elle aussi débutée en 2011, propose également de repousser des vagues d’ennemis fantasy aux commandes d’une classe avec ses armes, pouvoirs et tourelles spécifiques, en vue troisième personne et avec la possibilité de jouer en coopération. Dungeons Defender : Going Rogue est donc une version roguelite du jeu et le troisième opus de la série. On y retrouve quatre classes à choisir, un arbre de talents pour progresser après chaque mort, et une série de niveaux et de boss à combattre. La partie roguelite ne transforme pas non plus le gameplay.

 

 

La tradition (RPG)

 

Les Allemands de Pluto 13, alias Piranha Bytes, sont responsables de séries de jeux de rôle à l’ancienne de fantasy Gothic (2001-2006) et Risen (2009-2014). On associe généralement ces jeux à une grande liberté de manœuvre, un choix de factions qui permet d’évoluer socialement et esthétiquement, des maitres de compétences à aller voir, des ennemis redoutables, un système de combat généralement éclaté au sol mais jouissif quand on finit par en abuser, et une courbe de progression de personnage sympathique. Ces softs restent pourtant assez hermétiques et techniquement datés. En 2017, Elex crée un étrange univers qui mêle science-fiction et fantasy, conservant retard technique et toutes les mécaniques savoureuses des jeux Piranha Bytes. Cinq ans plus tard, Elex 2 vient offrir une suite. Comme d’habitude, même si techniquement le soft n’est pas à la hauteur, avec de nombreux bugs et que le système de combat, qui permettra d’aller vers le corps-à-corps, les armes à distance de l’arc au fusil laser, la magie ou encore la science, reste un peu brouillon, on retrouve ce qui fait le seul des jeux PB : un open-world riche, cinq factions à choisir, et une progression jouissive, même si la deuxième partie de l’aventure semble encore repartie avec une série de combats qui tranche avec le reste de l’aventure.

 

 

Black Geyser : Couriers of Darkness de Black Ocean est un RPG isométrique à l’ancienne. On a une histoire à suivre, des quêtes annexes, des personnages à recruter, des combats en temps réel, des choix pour aller vers l’avarice ou l’espoir, le tout dans un monde en proie aux luttes intestines. Le soft cochera toutes les cases des fans en manque de RPG.

 

 

Détente (Simulation et crafting)

 

Les Français de Miju Games proposent rien de moins que de terraformer une planète entière avec Planet Crafter. Comme dans un soft de management à l’aide de ressources et de diverses machines, vous allez récolter des ressources, crafter divers items, créer diverses machines, le tout pour générer de l’énergie et faire en sorte de transformer l’atmosphère de la planète. Le twist est de proposer une vision de votre progression, avec un ciel qui prendra de nouvelles teintes et des plantes qui se mettront à pousser sur le désert rocailleux du début de jeu.

 

 

Dans le domaine de la simulation de vie à la Animal’s Crossing, que les gens appellent également relaxing sim, Spirit of the Island de 1M Bits Horde vous propose de gérer votre petite île, avec sa ferme, ses plantations, ses produits locaux, son aménagement, ses boutiques à créer, le fait d’attirer divers touristes dont certains pourront être embauchés dans vos diverses boutiques, le tout dans une ambiance relaxante et colorée.

 

 

Dans le même genre, on retrouvera No Place Like Home de Chicken Laucher, qui vous emmène dans un coin rempli de déchets pour y aménager une ferme, rencontrer les voisins, explorer les environs, faire la cuisine, avoir des animaux de compagnie, et aménager votre intérieur.

 

 

Autres

 

Aussi incroyable que cela puisse paraitre, Valve fait encore des jeux. Aperture Desk Job est son dernier-né, nous emmenant gratuitement pour une petite demi-heure dans les bottes d’un responsable qualité, testant des toilettes avec un robot dans le fameux laboratoire fou d’Aperture, jusqu’à ce que tout dérape, toujours avec autant d’ironie dans l’écriture. A tester.

 

 

Après le monde vide et dévasté de Far : Lone Sails (2018) avec son véhicule roulant, ses énigmes et son déplacement en side-scrolling, les Suisses d’Okomotive AG délivrent la suite avec Far : Changing Tides pour aller s’amuser sur l’eau, voire en-dessous. A vous de mettre le nez dans la machinerie et les puzzles qui rythmeront votre aventure.

 

 

Si pour vous, un bon gameplay, c’est cliquer sur des ressources et construire des bâtiments pour accumuler encore plus des ressources à la manière des jeux incrémentaux ou idle-game, vous serez peut-être charmés par les pixels de Lazy Galaxy 2, de Coldwild Games, avec une base spatiale et des combats de vaisseaux.

 

 

This Means Warp d’Outlier Games vous propose de gérer seul ou à plusieurs un vaisseau spatial, avec ses armes, ses pièces, ses réparations, dans des joutes spatiales faisant furieusement penser à un certain Faster than Light, la coopération et le bazar ambiant en plus. A réserver à ceux qui apprécient la coopération, ou le manque de coopération.

 

 

Jeux de mars 2022 :

  • 4X : Distant Worlds 2
  • Action : Dungeons Defender : Going Rogue, Have a Nice Death, Stranger Of Paradise : Final Fantasy Origin, This Means Warp, Tunic, Weird West, Young Souls
  • Autres : Aperture Desk Job, Far : Changing Tides, Lazy Galaxy 2
  • Gestion : Planet Crafter
  • FPS : Ghostwire : Tokyo, Shadow Warrior 3, Tiny Tina’s Wonderlands
  • RPG : Black Geyser : Couriers of Darkness, Elex 2
  • Simulation de vie : No Place Like Home, Spirit of the Island
  • STR : TFC : The Fertile Crescent
  • Stratégie-Tactique : Hero’s Hour

 

Jeux de février 2022 :

  • Action : Elden Ring, Dying Light 2, Horizon Forbidden West, Lost Ark, Sifu
  • Gestion : God of Sands
  • Runner : OlliOlli World
  • STR : Diplomacy is not an Option
  • Stratégie-tactique : Total War : Warhammer III
  • TPS : Holdfast : Frontlines WWI

 

Jeux de janvier 2022 :

  • Action : God of War, Monster Hunter Rise, Nobody Save the World
  • FPS : Black One Blood Brothers, Rainbow Six Extraction, The Anacrusis
  • RPG : Expeditions : Rome, Pokémon Legends : Arceus
  • Tactique : Doors of Insanity, Warno

 

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