Actu Jeu Vidéo du Captain – Janvier 2022 : Microsoft, grève Foxhole, portages PC, …

On se retrouve pour l’épisode 21 de l’AJVC. L’Actu jeu vidéo du Captain revient sur l’actualité mensuelle de notre média préféré, notamment autour du business, des sorties majeures et des jeux de stratégie, de gestion et d’histoire, en partenariat avec Mundus Bellicus et le Journal des Stratèges. Dans cet épisode, nous allons parler de l’achat de l’année de Microsoft, de FPS de hordes, de portages PC et de tactique à la sauce guerre froide.

 

 

L’achat de l’année (Business)

 

On commence évidemment par l’annonce qui a secoué l’industrie du jeu vidéo dans son ensemble : le rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft, soit deux entreprises du top 10 mondial du jeu vidéo, pour la bagatelle de 69 milliards de dollars. Pour comparaison, on reste dans la même fourchette que le rachat de la 21st Century Fox par Disney en 2019 pour 71 milliards de dollars. L’annonce, qui propulse la nouvelle entité au top 3 mondial du jeu vidéo avec les Chinois de Tencent et les Japonais de Sony, pose évidemment d’importantes questions. On le sait, Activision-Blizzard va mal : peu de nouvelles IP et surtout une culture d’entreprise toxique lui ayant valu un procès cet été et qui a même abouti entre décembre et aujourd’hui à une grève d’une partie de ses effectifs, ayant abouti au premier syndicat du jeu vidéo dans une entreprise de cet ordre, la Game Workers Alliance. De l’autre côté du spectre, Microsoft, avec une Xbox un peu plus boudée que la PlayStation, reste un leader dans le service jeu vidéo par abonnement, qui plafonne à 25 millions d’utilisateurs, et a une position confortable après le rachat de rien de moins que Zenimax Media en mars 2021 et dont nous avons déjà parlé dans l’AJVC. Avec ce deal, Microsoft ajoute à son portefeuille de studios déjà impressionnants les trois studios derrière la série Call of Duty, Infinity Ward, Treyarch et Sledghammer Games, mais aussi des IP comme World of Warcraft, StarCraft, Diablo et j’en passe. Leur adjonction potentielle au GamePass est encore sujet à débat, d’autant qu’on connait la concurrence entre PlayStation et Xbox : Sony a d’ailleurs émis des inquiétudes publiques sur l’avenir des deals déjà signés, notamment sur le lien entre la franchise Call of Duty et la PlayStation. En tout état de cause, avec ce rachat, Microsoft illustre une nouvelle fois le processus de concentration de l’industrie vidéoludique et devient un acteur encore plus majeur qu’il ne l’était auparavant, capable de faire avancer l’industrie dans son ensemble vers des directions qui lui conviennent, vingt ans après le lancement de la première Xbox.

 

 

A côté de ce rachat spectaculaire, on oublierait presque un autre rachat important, celui de Zynga et de son catalogue impressionnant de jeux mobiles par Take-Two Interactive pour 11 milliards de dollars. On rappelle que Take-Two fait partie du top 10 de l’industrie vidéoludique, et possède des studios comme Rockstar Games avec ses séries GTA et Red Dead Redemption, et également 2K Games avec ses Borderlands, Civilization et XCOM. Comme vous le savez depuis le premier épisode de Captain’Cast, la première console sur laquelle on joue est le portable, Take-Two souhaite donc investir dans un secteur dynamique, et peut-être utiliser son catalogue de titres pour continuer d’essaimer.

 

 

Si le GamePass culmine à 25 millions d’utilisateurs et que l’ogre Microsoft est désormais dans le top 3 mondial dans le secteur du jeu vidéo, et pendant que Sony songe à une offre de cloud gaming, Ubisoft s’est également décidé à entrer dans la danse avec Ubisoft +, pour quinze euros par mois et une sélection dans tout le catalogue. Pas sûr que cela suffise pour concurrencer le GamePass.

 

 

On assiste peut-être à l’émergence d’un nouveau studio, peuplé d’anciens de Firaxis, appartenant à Take-Two Interactive. Bit Reactor vise ainsi à produire le futur des jeux de tactique, et se compose notamment d’anciennes pointures ayant travaillé sur la série Civilization et XCOM. Reste à voir ce que ce studio va produire dans les prochaines années.

 

 

Pour terminer la séquence achat du mois, les Japonais de Sony s’y mettent également avec l’achat de Bungie pour 3,6 milliards de dollars. Pour rappel, Bungie a été pendant une dizaine d’année la coqueluche de Microsoft et de sa XBOX avec la série Halo, jusqu’à la reprise de la série par 343 Industries. Ils se sont ensuite lancés dans le game as a service avec le FPS massivement multijoueur de loot Destiny. Vingt ans après le premier Halo sur Xbox, le studio appartient désormais à l’écurie PlayStation. Drôle de parcours.

 

 

Hordes maladives (FPS)

 

Au départ série de FPS dits tactiques s’intéressant au contre-terrorisme et aux plans huilés, la série Rainbow Six de Red Storm Entertainment, commencée en 1998, s’est davantage orientée vers l’action pure lors de sa reprise par Ubisoft Montreal à compter de Rainbow Six : Vegas (2006). Après un épisode Rainbow Six : Patriots annulé, Ubisoft Montreal s’est décidé à publier en 2015 Rainbow Six : Siege, uniquement multijoueur à l’exception de quelques missions solo dispensables, avec des combats d’équipe incluant des opérateurs, de multiples gadgets, dans un environnement entièrement destructible. Sept ans plus tard, le jeu continue d’être alimenté en nouveau contenu et reste un des FPS les plus joués sur la scène multijoueur. Capitalisant sur la recette et sur un ancien événement temporaire, les développeurs jouent la carte Left 4 Dead. Après le décevant Back 4 Blood mais le meilleur GTFO, dont nous avons oublié de mentionner l’existence dans notre épisode de décembre 2021, Rainbow Six : Extraction voit le jour. Si GTFO s’ingénie à nous plonger dans le noir absolu dans une expérience hardcore, Extraction se place dans un segment un brin moins punitif, sans être aussi basique qu’un Back 4 Blood. Votre escouade de trois opérateurs se balade dans de petites missions sans lien logiques entre elles, pour accomplir une série d’objectifs et sortir en vie pour accumuler la précieuse expérience. Plutôt que de tirer dans le tas, le jeu nous force à nous accroupir, à être discret, à privilégier le silencieux, à se tenir à distance des infectés et à ne surtout pas les laisser venir au corps-à-corps au vu des dégâts permanents. Malgré tout, les missions restent peu scénarisés et sans lien logique, créant à moyen terme une certaine répétitivité.

 

 

The Anacrusis de Stray Bombay reprend le gameplay d’un Left 4 Dead, décidément c’est de saison, en le transposant dans l’espace. Les quatre joueurs devront écumer les niveaux, toujours avec des vagues d’ennemis et des monstres particuliers. Le style artistique est plutôt original mais ses couleurs semblent avoir du mal à s’adapter au gameplay et à l’univers dépeint. Les animations et le feeling des armes sont encore à améliorer dans cette formule proposée en early access.

 

 

Black One Blood Brothers d’Helios Production est presque un hommage aux tous premiers Rainbow Six. On y joue une équipe anti-terroriste dans des cartes ouvertes, afin de prévoir en amont les mouvements de chaque escouade et où chaque balle peut mettre la fin à un de vos hommes. Pour le moment, le soft est en early access et plutôt joli.

 

 

Baston de rue (Action)

 

Les développeurs de Santa Monica, appartenant à Sony, développent depuis 2005 la série d’action mythologique God of War, où l’on joue un héros désigné par les dieux pour accomplir leur basse besogne, avant de devenir le dieu de la guerre, dans une quête sanglante de vengeance perpétuelle. Après Ascension (2013), le tout dernier God of War (2018) laisse la mythologie grecque de côté au profit de la mythologie nordique, dans un soft impressionnant techniquement sur PS4, dans un monde sans aucun temps de chargement ou de coupure qui briserait l’immersion. Depuis quelques années, Sony s’est décidé à réaliser des portages PC, à l’image d’Horizon : Zero Dawn. C’est ainsi que ce God of War atteint enfin le PC, dans l’unanimité générale surtout face aux performances techniques que le jeu atteint sur les machines les plus avancées.

 

 

La série d’action et de chasse Monster Hunter, développée par Capcom depuis 2004, essaime sur PS2, 3DS et Wii, avec différentes armes à maitriser pour venir à bout d’énormes monstres, avec moult consommables et pièges, mais aussi pas mal de paramètres à maitriser pour le néophyte. En 2018, Monster Hunter World parait sur PS4, Xbox One et PC, et s’impose comme le plus vendu de la série avec près de 20 millions de copies en trois ans. En 2021, Monster Hunter Rise arrive sur Switch, s’adaptant aux possibilités techniques de la console, et c’est en janvier que le soft arrive finalement sur PC. Reste à voir si le soft se vendra mieux que son illustre prédécesseur.

 

 

Nobody Save The World de DrinkBox Studios vous propose d’utiliser une baguette magique pour vous transformer en quinze formes différentes pour vous battre dans différents donjons en vue de dessus, à l’aide de plusieurs compétences innées et acquises avec de l’expérience. Le soft permet également de combiner certaines compétences pour avoir des combos intéressants et créer vos propres classes. La direction artistique est plutôt sympathique, venant de la part des développeurs de l’atypique jeu de lutter mexicain Guacamelee! (2013).

 

 

Foxhole de Siege Camp est un soft plutôt original. Paru en juillet 2017 et en constante amélioration, il propose un top-down shooter hardcore massivement multijoueur. Dans cet univers permanent, les joueurs doivent tout gérer : la production de munition, leur acheminement vers le front, jusqu’à la ceinture du joueur de la première ligne qui va les utiliser pour abattre ses adversaires dans des tranchées qu’il aura creusé. Les joueurs doivent donc constamment s’organiser pour s’assurer que la production, la logistique, l’artillerie, les véhicules et les vagues d’assaut suffisent à vaincre l’adversaire. Seulement, les joueurs accueillent plutôt timidement les nouvelles mises à jour, et on assiste même à un moment inédit avec 2000 joueurs s’occupant de la logistique actuellement en grève pour forcer les développeurs à améliorer cette partie très répétitive du soft.

 

 

Menez-les tous (RPG)

 

Les Danois de Logic Artist se sont faits les spécialistes des expéditions. Après Expeditions : Conquistador (2013) et Expeditions : Viking (2017), ils se ruent vers la Rome antique. Expeditions : Rome propose ainsi un gameplay en plusieurs phases. C’est d’abord un jeu de rôle où vous dirigez un membre d’une haute famille de Rome, envoyé à la tête d’une légion pour sauver sa peau. Avec une bande de compagnons, il augmentera son niveau, s’équipera de la tête aux pieds, réagira aux événements arrivant dans le monde, des cités aux champs de bataille, avant de se retrouver avec sa petite bande de guerre dans une partie tactique pour affronter une nuée d’adversaires, où il faut gérer positionnement et compétences pour triompher. La troisième phase est une vue stratégique, pour planifier les déplacements de sa petite bande de guerre, mais également de sa légion, qui devra conquérir divers endroits pour récupérer des ressources, permettant de débloquer bâtiments ou équipements spécifiques, et qui se retrouvera à combattre les adversaires dans une version édulcorée d’un jeu de tactique, avec des cartes à employer pour triompher. Le tout mis ensemble, avec les intrigues politiques, les aventures de votre personnage et vos conquêtes, rend le jeu aussi long que profond, sans esquiver certaines lourdeurs comme des combats un peu long ou des quêtes secondaires moins captivantes.

 

 

Je n’ai pas besoin de vous présenter la longue série de Pokémon, initiée par Game Freak en 1996, et où votre personnage se balade dans un monde où les espaces naturels sont peuplés de créatures diverses, qu’il s’agit de combattre, de capturer et de faire évoluer pour devenir le meilleur dresseur en vainquant les méchants et en gagnant des tournois et des arènes. La recette a depuis du mal à évoluer, si ce n’est dans les générations de Pokémon. Le tout dernier Pokémon n’étant pas un remake, Sword and Shield, remonte à 2019, et il était temps de sortir des sentiers battus face à la concurrence qui commence à sortir des concepts similaires, comme TemTem (2020). Pokémon Legends : Arceus offre donc un petit renouveau : dans cet open-world, le joueur peut se cacher dans les hautes herbes pour embusquer des pokémon et ne pas avoir à les combattre au tour par tour en pouvant les capturer d’un coup, et impose au joueur d’esquiver les attaques des Pokémons et de dégainer ses pokéball pour répondre aux dangers pour enfin lancer le combat au tour par tour. Les critiques regrettent néanmoins un open-world un peu fade, tout en louant les pas vers la direction du renouveau.

 

 

Guerre de cartes (Tactique)

 

Les Français d’Eugen Systems ont déjà montré leur maitrise du jeu tactique à l’échelle opérationnelle avec la série Wargame pour la Guerre Froide et Steel Division pour la Seconde Guerre mondiale, avec des plans en coupe d’un champ de bataille, le fait de mêler toutes les composantes et de capturer au fur et à mesure des secteurs tout en faisant attention au ravitaillement. Leur nouveau soft paru en early access, Warno, ne vise pas à révolutionner leur recette tactique : toujours la constitution d’une armée par le choix de cartes, la récupération de points sur le champ de bataille par la capture de secteurs, l’envoi d’unités et l’attention à un grand nombre de paramètres, de la vitesse à la munition en passant par le carburant des véhicules. Pour le moment, on déplorera surtout un manque de contenu le temps que les développeurs complètent leur titre.

 

 

Si vous appréciez les roguelite à base de cartes, à la Slay of the Spire (2017), Doors of Insanity offre une expérience encore plus colorée et cartoon. Vous utilisez vos cartes pour invoquer des familiers et provoquer des dégâts chez l’adversaire, ou bien encore pour vos protéger. Après chaque salle, vous obtenez différents objets pour vous équiper ou vous donner d’importants bonus, vous constituez votre deck et vous mourrez. Après chaque mort, vous pourrez améliorer certaines caractéristiques avec de la monnaie récoltée en jeu, vous permettant d’aller de plus en plus loin. Reste à voir si le soft se vendra mieux que son prédécesseur, ce qui n’est pas gagné.

 

 

Liste des jeux de janvier 2022 :

  • Action : God of War, Monster Hunter Rise, Nobody Save the World
  • FPS : Black One Blood Brothers, Rainbow Six Extraction, The Anacrusis
  • RPG : Expeditions : Rome, Pokémon Legends : Arceus
  • Tactique : Doors of Insanity, Warno

 

Editions de l’Actu Jeu Vidéo du Captain de l’année en cours :

 

Editions de l’Actu Jeu Vidéo du Captain :

 

Liste des jeux vidéos du site.

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