Actu jeu vidéo du Captain – Février 2022 : Warhammer, Elden Ring, Steam Deck, Sifu…

On se retrouve pour l’épisode 22 de l’AJVC. L’Actu jeu vidéo du Captain revient sur l’actualité mensuelle de notre média préféré, notamment autour du business, des sorties majeures et des jeux de stratégie, de gestion et d’histoire, en partenariat avec Mundus Bellicus et le Journal des Stratèges. Dans cet épisode, nous allons parler du retour attendu de Total War : Warhammer avec le troisième opus mais aussi de From Software avec Elden Ring, du MMO hack’n’slash Lost Ark, mais aussi d’autres action-RPG sympathique et de l’arrivée du Steam Deck.

 

 

Combattez pour vos vies (Stratégie/tactique, STR, tactique)

 

Depuis 2016, Creative Assembly a délaissé l’histoire pour la fantasy avec Total War Warhammer. On gardait une partie stratégique au tour par tour avec quelques mécaniques de jeux de rôle pour héros et seigneurs, et une partie tactique permettant d’utiliser tout une gamme d’unités tirés du jeu de figurines et de l’univers brutal créé par Games Workshop dans les années 80. Six ans plus tard, après deux opus, plus d’une dizaine de DLC, quinze races différentes avec leurs mécaniques et unités propres, il était temps de conclure l’aventure. Dans Total War : Warhammer III, oubliez le Vieux Monde du premier opus et le Nouveau Monde du second opus, et découvrez le nord-est du monde de Warhammer, allant de Kislev protégeant le nord du Vieux Monde face aux désolations chaotiques des quatre dieux majeurs, jusqu’au lointain Cathay dans l’est, protégeant sa grande muraille, en passant par les gloutons et redoutables Royaumes Ogres. La leçon a été prise, et chaque campagne a ainsi sa propre saveur, avec ses races. Côté chaotique, on retrouvera Khorne et ses démons de flammes, Tzeentch et sa magie, Slaanesh et ses coureuses de jupon, Nurgle et ses abominations putrides, chaque faction ayant ses propres façons de répandre sa corruption et de la maintenir. Une cinquième faction permettra de piocher dans les quatre factions chaotiques et même d’équiper votre seigneur légendaire avec divers bénédictions chaotiques pour le personnaliser. Côté des gentils, CA a travaillé avec rien de moins que Game Workshop pour aller plus loin même que le jeu de figurines et l’univers pour avoir les Russes de Kislev avec leur lutte interne pour la suprématie, leur lien à la religion et leurs unités solides accompagnés de gros ours et de magie de glace, et les sinisants de Cathay avec leurs alchimistes, leurs dragons, leurs dirigeables et leur commerce. On rajoute à ça les Ogres avec un système de nourriture pour éviter qu’ils s’entredévorent, en attendant les futures races à DLC comme les Nains du Chaos. Rajoutez à cela les sièges avec plus d’options pour une défense en profondeur, au détriment de l’intelligence de l’IA, des batailles de survie face aux factions chaotiques avec des renforts directement sur le terrain et la capture de points, et enfin la diplomatie qui a plus d’intérêt, avec l’établissement d’avant-postes et les potentiels renforts. On ne peut pas tout évoquer, mais en tous les cas, Total War : Warhammer III s’impose comme une sortie majeure pour la stratégie et la tactique. On attendra de voir les futurs contenus additionnels qui ne manqueront pas d’apparaitre.

 

 

Depuis They Are Billions (2017) pour le steampunk, le mélange entre STR, city-builder et tower-defense se porte bien. On y développe pas à pas sa petite cité, en récoltant diverses ressources et en s’entourant activement de murs pour que les hordes de zombies viennent s’y écraser. Mais il n’y a pas que les zombies : si Conan Unconquered (2019) a essayé les hordes de guerriers, le nouveau Diplomacy is not an Option des Russes de Door 407 s’essaye aux hordes de gueux. Dans un monde médiéval coloré, vous commencez avec votre château-fort et une petite bande de guerriers, vous explorez les alentours, tuez les gueux, récoltez des ressources, construisez des bâtiments, recrutez des unités avant de vous enfermer entre quatre murs et attendre les vagues. Comme dans les jeux du type, vous n’avez absolument pas le temps de niaiser : tout s’enchaine rapidement et rien ne doit être laissé au hasard pour bien tenir votre royaume.

 

 

Moins violent et plus tactique que Domina (2017), God of Sands est un jeu de gestion de gladiateurs. A chaque tour vous pouvez envoyer vos guerriers dans diverses missions, aller acheter de l’équipement et des objets, et entrainer vos combattants pour obtenir des compétences et améliorer les caractéristiques. Au-delà de la gestion qui s’améliore au fil du temps, comme l’acquisition de mannequins d’entrainement, une partie tactique vous attend au moment des combats d’arène. Votre guerrier pourra ainsi avancer ou reculer vers l’adversaire, taper, utiliser des compétences ou objets spéciaux, se reposer pour recharger son endurance, dans le but de mettre à terre la personne en face. Les graphismes pixelisés sont sympathiques mais le gameplay semble un brin répétitif.

 

 

L’ère du Action-Rpg (Action)

 

Les Japonais de From Software ont montré au monde que les univers médiéval-fantastique à l’occidentale étaient leur dada. Avec la série des Souls, allant de Daemon’s Souls (2009) à Dark Souls III (2016), en passant par le lovecraftien Bloodborne (2015) et le japanisant Sekiro : Shadow Die Twice (2019), ils ont réhabilité l’action-RPG hardcore, avec un gameplay précis basé sur des esquives et des parades, l’utilisation d’une grande variété d’armes, le positionnement, la compréhension du pattern des ennemis et des redoutables boss, tout en faisant de la mort une mécanique à part, qui bouleverse le monde dans Sekiro, ou qui punit le joueur en le forçant dans un Souls à aller chercher les âmes récoltés sur ses adversaires tombées à terre, et nécessaires pour passer des niveaux. Au vu du succès de ces titres, avec 27 millions d’unités des jeux Souls vendus de 2009 à 2020, autant dire que les Japonais sont attendus au tournant avec leur dernier-né, Elden Ring. On oublie ainsi le level-design par zones avec tous leurs raccourcis au profit d’un open-world, où vous vous déplacez à pattes ou sur une monture. Dans cet open-world vide et mystérieux sans mini carte et presque sans repères, vous découvrirez une multitude de lieux secrets pour accumuler l’expérience, passer de niveaux, et récupérer de nouvelles armes, mais aussi des donjons. Exit alors la monture et l’open-world pour une session plus classique à coup de couloirs tortueux et de combats épiques de boss. L’open-world est à coup sûr un bon moyen d’innover pour présenter le monde à l’aventure cryptique écrite avec Georges R. R. Martin, mais on reste sur les acquis de la série. Le soft a eu néanmoins un accueil très enthousiaste.

 

 

Les Néerlandais de Guerilla Games, après avoir essaimé sur PlayStation avec leur Halo-killer Killzone (2004-2013), ont quitté la terre du FPS pour un action RPG en monde ouvert, Horizon Zero Dawn (2017), qui s’est vendu en trois ans à près de 20 millions d’exemplaires. On y contrôle Aloy dans un monde où les humains sont retournés pratiquement à l’âge de pierre et où la faune locale est composée de robots. Naviguer dans l’univers avec un mélange de rusticité et de technologies oubliées était rendu sympathique par le système de combat qui implique de trouver moult faiblesses pour chaque adversaire pour l’abattre à coup de flèches, de pièges ou de lance. Tout le reste cochait les cases du monde ouvert à la Ubisoft avec points d’intérêts, collectes diverses, crafting et j’en passe. Après une sortie sur PC en 2020, Horizon Forbidden West vient offrir une suite au soft. Le tout ne révolutionne pas la poudre : un monde plus grand, plus beau, toujours un système de combat qui utilise tout l’arsenal pour rendre les joutes contre les redoutables et immenses robots intéressantes, et beaucoup trop d’activités à réaliser. On se serait par contre bien passé de la polémique à deux balles sur le look d’Aloy : pas assez féminine ou avec trop de poils pour certains qui voient là l’occasion de sous-noter le jeu pour répondre à leurs propres fantasmes de la vie réelle. On rappellera à ces gens qu’il s’agit d’un jeu vidéo et d’une œuvre culturelle, et qu’ils sont libres d’appliquer leurs propres fantasmes à leur propre vie sans polluer le net.

 

 

Les Polonais de Techland se sont fait connaitre, outre leur série de FPS de cowboys Call of Jurarez débutée en 2006, avec des jeux de zombies pas beaux, à l’image de l’île paradisiaque de Dead Island (2011) où vous vous déplacez en bagnole pour aller tabasser des zombies, jusqu’au premier Dying Light (2015) qui inaugure des mécaniques de parkour à la Mirror’s Edge (2009). Dying Light 2 revient donc dans une histoire où vous jouez un infecté, vous vous retrouverez encore dans une ville à crapahuter, pour sauter par-dessus les zombies, frapper les adversaires humains ou zombies qui tentent de vous agripper, améliorer vos compétences, débloquer des items comme le parapente pour planer en sautant d’immeuble en immeuble, dans une expérience à l’histoire oubliable mais au système de parkour et de combat qui maintient l’intérêt du joueur sur toute l’aventure.

 

 

Dans le monde du hack’n’slash, fut un temps, il y avait Diablo (1997) de Blizzard North, un jeu de rôle où vous contrôlez votre personnage en vue de dessus dans des donjons pour massacrer au clic et à l’aide de diverses compétences des nuées d’adversaires aux commandes d’une des trois classes. Pour ce faire, vous montez de niveau et récupérez des tas de trésors et d’équipements. La course au loot ne s’est pas arrêtée mais Diablo III a désormais dix ans. Si l’on peut citer Grim Dawn, Titan Quest ou encore Torchlight, on entend souvent parler désormais du hack’n’slash MMO Path of Exile (2013) avec sa personnalisation excessive nécessitant d’écumer le jeu en long, en large et en travers. Désormais, sa couronne est en danger. En attendant la parution de Path of Exile 2, le coréen Lost Ark de Tripod Studio, paru initialement en 2019, est finalement arrivé dans les contrées occidentales. L’action frénétique, les cinq classes différentes avec leurs 15 archétypes, les compétences colorées et activables rapidement et le nombre d’ennemis à l’écran donnent de la joie au massacre, malgré un scénario et des quêtes en retrait. Vous retrouverez également divers systèmes de craft et du contenu end-game, de quoi vous occuper jusqu’à la fin de la guerre en Ukraine.

 

 

Autres

 

La nouvelle console proposée par Valve, le Steam Deck, est enfin arrivée pour capitaliser sur le marché des consoles portables, tenu à ce jour par Nintendo et sa Switch. Avec un catalogue plus fourni et un meilleur matériel sous le capot, on note tout de même une interface pas si ergonomique, des performances correctes pour des jeux récents mais capés sur une résolution d’écran limitée ainsi qu’un nombre d’images par seconde généralement autour de 30, des ventilos bruyants, et une autonomie de moins de quatre heures pour les jeux les plus gourmands. Il est néanmoins possible d’adapter une multitude de jeux à la console, et les touches et l’écran tactile ont l’air de bien réagir. Tout dépendra ainsi de votre usage du jeu vidéo et des types de jeux qui vous intéressent pour savoir si cette console vaut son coût, entre 416 et 679 euros, et le délai de livraison, fixé déjà à plusieurs mois.

 

 

Les arts martiaux se font français avec Sloclap. Le studio a été responsable de l’étrange Absolver (2017), un jeu de combat en multijoueur où on alterne différents styles pour taper avec finesse sur ses adversaires. Cinq ans plus tard, ils reviennent avec Sifu, dans lequel vous contrôlez un jeune disciple traumatisé par une perte qui décide de se venger. En vue troisième personne, vous allez affronter tout une série d’ennemis et de boss dans divers environnements, en utilisant toute votre finesse pour esquiver, réaliser des enchainements, récupérer des armes dans le décor, et affronter des ennemis redoutables. La palette de coups est très riche et bien retranscrite à l’écran pour baisser la jauge de résistance de vos adversaires pour les terminer en un coup, au prix d’une certaine difficulté pour maitriser la bête. A chaque fois que vous êtes vaincu, vous vous relevez en ayant pris plusieurs années de vieillesse grâce à votre médaillon. Plus vous vieillissez, moins vous avez de vie mais plus vous faites de dégâts, sauf que rien n’est éternel. Au-delà de soixante-dix ans, vous finissez par ne plus pouvoir vous relever, et retournez au début. Vous débloquez également au fur et à mesure des compétences avec de l’expérience. Les graphismes particuliers et le minimalisme du trajet narratif font de Sifu une expérience qui ravira les adeptes de la baston.

 

 

Si vous aimez les runner et le skateboard, la série Olli Olli essaime sous la houlette des britanniques de Roll7 depuis 2014. Après deux opus dans un cadre urbain minimaliste combinant tempo et quarts de cercle pour réaliser divers tricks et faire le meilleur score, le studio revient après avoir été racheté par Take-Two Interactive avec un flip pour créer un univers mignon et coloré en trois dimensions avec OlliOlli World. On continue de sauter et de réaliser divers tricks, avec des quêtes à remplir, dans un petit monde charmant, histoire d’oublier l’espace d’un instant l’invasion de l’Ukraine.

 

 

Le jeu de shoot multijoueur napoléon à la troisième personne Holdfast : Nations at War (2020) d’Anvil Game Studios reçoit un DLC gratuit pour adapter son système de jeu à la Première Guerre mondiale avec Frontlines WWI. Les mousquets imprécis et les lignes de bataille laissent leur place à de l’armement plus précis et mortel, dans des cartes mêlant intérieurs et tranchées. Le DLC s’insère dans la niche des shooters « réalistes » de la Première Guerre mondiale, à l’image des jeux de Blackmill Games, Verdun et Tannenberg.

 

 

Jeux de février 2022 :

  • Action : Elden Ring, Dying Light 2, Horizon Forbidden West, Lost Ark, Sifu
  • Gestion : God of Sands
  • Runner : OlliOlli World
  • STR : Diplomacy is not an Option
  • Stratégie-tactique : Total War : Warhammer III
  • TPS : Holdfast : Frontlines WWI

 

Jeux de janvier 2022 :

  • Action : God of War, Monster Hunter Rise, Nobody Save the World
  • FPS : Black One Blood Brothers, Rainbow Six Extraction, The Anacrusis
  • RPG : Expeditions : Rome, Pokémon Legends : Arceus
  • Tactique : Doors of Insanity, Warno

 

Editions de l’Actu Jeu Vidéo du Captain de l’année en cours :

 

Editions de l’Actu Jeu Vidéo du Captain :

 

Liste des jeux vidéos du site.

Leave a Reply